Jeanne-Marie Ambly

L'évangile de dimanche: Jésus au désert

Marc 1, 12 – 15 | Sr Jeanne-Marie d’Ambly

A l’entrée du Carême la liturgie nous invite à contempler Jésus au désert. L’évocation du désert et la mention des quarante ans éveillent chez le lecteur familier de la Bible quelques réminiscences bibliques, mais le texte ne les exploite pas. Il nous faut donc l’accueillir dans sa sobriété.

Au désert, pendant quarante jours, Jésus est tenté par Satan. Le récit de Marc laisse entendre que l’épreuve s’est étalée sur les quarante jours et ne fait pas allusion aux trois tentations rapportées par Matthieu et Luc. Quelle réalité se cache derrière cette discrétion du texte? Quel combat entre l’Adversaire et celui qui a été éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché (Héb 4,15)?

Comment entendre la mention des bêtes sauvages? Rien ne dit que leur présence évoque un monde réconcilié tel que le décrit Isaïe (11, 6-8). Peut-être souligne-t-elle le caractère hostile du désert.

Mais, dans ce lieu inhospitalier, le service des anges manifeste que Dieu est présent.

C’est l’Esprit qui y a poussé Jésus. Le verbe employé est fort et suggère que celui-ci a été jeté dehors, expulsé. Il vient d’être baptisé et d’entendre la voix du Père›Tu es mon Fils bien-aimé’. C’est ce lieu et ce temps privilégiés que l’Esprit lui fait quitter pour aller au désert. La parfaite docilité filiale de Jésus à l’Esprit l’arrache à la révélation du Père. Ce paradoxe nous fait peut-être entrevoir quelque chose de l’épreuve subie par Jésus. C’est comme Fils qu’il est tenté. C’est sa relation au Père qui est mise à l’épreuve.

A l’issue de ce combat, Jésus a éprouvé la fiabilité de la parole du Père, il peut proclamer l’Evangile de Dieu et dire: ›Convertissez-vous et croyez à l’Evangile’. Le verbe traduit par convertissez-vous suggère, plutôt qu’une transformation morale, un changement radical de point de vue, de façon de penser. Croire à l’Evangile n’est-ce pas une révolution! Nous sommes tellement enclins à contrôler et vérifier que croire exige une profonde mutation de l’esprit, une véritable conversion. Croire sur parole celui qui proclame l’Evangile de Dieu, la Bonne Nouvelle de Dieu! Faire confiance à cette parole qui annonce que ce qui vient de Dieu ne peut être que bon et nouveau! Cet appel nous est adressé au début du Carême.

Photo: flickr/aigle_dore/CC BY 2.0
21 février 2015 | 08:44
par Jeanne-Marie Ambly
Temps de lecture: env. 2 min.
désert (10), Evangile (47), spiritualité (114)
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