Nicolas Betticher

Ordination des femmes?

Le sujet de l’ordination de femmes au sein de l’Eglise catholique est relancé. Un évêque évoque l’idée en estimant que l’Ecriture Sainte ne donne pas d’arguments probants pour contrer dite ordination. Il s’agit davantage de la tradition qui constitue, à son avis, l’empêchement principal.

Un autre évêque estime qu’une telle ordination ne peut être envisagée, car le Christ n’a choisi que des hommes. Il a posé un acte clair qui prévaut : c’est une décision du fils de Dieu.

Certains évoquent l’idée d’un patriarcat ambiant qui, au temps du Christ, a empêché celui-ci à appeler des femmes.

D’autres rétorquent: le Fils de Dieu savait ce qu’il faisait, il était « révolutionnaire » et aurait choisi des hommes et des femmes comme apôtres, s’il l’avait voulu.

Certains critiquent une forme de discrimination des femmes.

Les opposants à cela ne peuvent concevoir l’idée d’une quelconque discrimination, car le Fils de Dieu aurait alors discriminé: idée inconcevable.

Peut-être le Christ a-t-il simplement voulu protéger les femmes, en ne les appelant pas, sachant qu’une femme apôtre aurait été mal reçue, voire persécutée. Acte d’amour donc et non une discrimination?

Des arguments pour et contre. La réponse en Vérité existe-t-elle?

Il se dégage parfois l’impression que nous nous opposons les uns aux autres comme si la doctrine nous appartenait, comme si elle était notre patrimoine à défendre.

Le ministère ordonné n’est pas un droit, il n’est pas l’expression d’un pouvoir, jamais. Il est toujours un don de Dieu pour son Eglise et donc un appel fait aux serviteurs.

Si nous prenions un peu de hauteur pour rejoindre le Christ sur le Mont Tabor, dans la lumière de la Transfiguration, nous constaterions alors, comme les disciples au côté du Christ, Pierre, Jacques et Jean, que nous ne savons pas tout, que nous ne comprenons pas tout, que nous n’avons pas réponse à tout. En descendant du Mont Tabor, les trois disciples ne comprennent pas ce qu’ils ont vu. Mais ils font confiance à leur Seigneur, en toute humilité.

Et si nous faisions aussi confiance au Christ, en toute humilité? Si nous acceptions de nous laisser conduire, comme le Magistère fidèle à sa mission, par l’Esprit Saint? Si nous acceptions de ne pas tout savoir, de ne pas tout vouloir contrôler?

Peut-être le Christ nous réserve-t-il des surprises en suscitant au sein de son Eglise, au sein des fidèles comme au travers du Magistère, des paroles de foi, peut-être novatrices?

La véritable foi réside dans ce lâcher prise de confiance ou le théologien le plus avisé accueille, comme un enfant, les fruits de l’Esprit! Et les synodes servent cette cause. Quelle joie!

«Peut-être le Christ nous réserve-t-il des surprises (…) novatrices?»
10 août 2015 | 10:51
par Nicolas Betticher
Temps de lecture: env. 2 min.
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