40 ans après la mort de Maurice Zundel, sa pensée est toujours vivante

Neuchâtel, 04.10.2015 (cath.ch-apic) La pensée de Maurice Zundel (1897-1975) continue d’alimenter la réflexion chrétienne. Tel est le constat dressé lors du colloque organisé le 3 octobre à Neuchâtel par l’Association Maurice Zundel (AMZ) de Suisse, à l’occasion du 40e anniversaire de la mort du penseur neuchâtelois.

«Tout repenser avec Maurice Zundel»: l’objectif du colloque du 3 octobre a permis de démontrer la vitalité des idées de l’abbé Zundel, décédé en 1975. Trois volets de son héritage spirituel ont donc été «repensés», à l’Espace Louis Agassiz de la Faculté des Lettres et des Sciences de Neuchâtel.

Devant une centaine de personnes, l’Association Maurice Zundel (AMZ) de Suisse a invité à réfléchir sur l’homme, sur la sexualité et sur le christianisme. Tour à tour, François Rouiller, aumônier au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) à Lausanne, Annie Aubry et Catherine Meyer, psychologues et psychothérapeutes, et Jean-Marie Pasquier, prêtre, y ont apporté leur contribution.

Exigence de sainteté

«L’homme créateur de l’homme» n’invite pas, selon François Rouiller, à penser l’homme par lui-même. Dans la pensée zundélienne, il faut d’abord dire Dieu. «Notre origine est en avant de nous», a indiqué l’aumônier vaudois. Du coup, la création devient un dépouillement, un lâcher-prise en lien avec le Créateur.

Invitant à devenir des «personnes-sacrements», comme le disait Zundel, François Rouiller a rapporté les mots d’une maman d’une enfant très handicapée qui disait de sa fille: «C’est elle qui m’a appris à aimer».

Plus déroutant a été le volet consacré à la sexualité: «Le sexe, c’est l’altruisme scellé dans notre chair», avait écrit Zundel. Pour Catherine Meyer et Annie Aubry, l’aspect novateur de sa vision a suscité l’inquiétude des autorités ecclésiastiques de son temps. Sa conception mystique de la sexualité porte pourtant à soigner l’élan vital tourné vers le don, dans la relation à l’autre. «Cette pensée riche, dense et pleinement vivante est, au fond, une exigence de sainteté», ont précisé les psychologues.

«Ne parlez pas trop de Dieu»

De son côté, l’abbé Jean-Marie Pasquier a été invité à «repenser le christianisme» avec Zundel. Ce dernier avait coutume de dire: «Ne parlez pas trop de Dieu, vous risquez de l’abîmer». Et Zundel de défendre le silence devant Dieu et l’ouverture à sa parole, en concordance avec la prière de Jésus: «Seigneur, maître du Ciel et de la Terre, tu as caché cela aux sages et aux savants et tu l’as révélé aux plus petits».

Une table ronde a conclu le colloque. L’abbé Marc Donzé, spécialiste de la pensée zundélienne, a invité à vivre ses passions à l’instar de Maurice Zundel, intéressé par les découvertes scientifiques.

Diverses interventions ont ponctué cet échange, notamment sur la transmission des valeurs chrétiennes aux plus jeunes et sur l’ampleur de la pensée de Zundel, souvent limitée à l’espace francophone. Une invitation à replonger dans les textes d’un auteur qui éclaire aujourd’hui encore bien des cheminements spirituels. (apic/bl/be)

 

 

Jacques Pasquier, président sortant de l'Association Maurice Zundel, et l'abbé Jean-Marie Pasquier (Photo Bernard Litzler)
4 octobre 2015 | 18:25
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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