Fribourg: La paroisse Saint-Pierre accueille 60 requérants d'asile

Fribourg, 13.08.15 (cath.ch-apic) La paroisse Saint-Pierre à Fribourg accueillera une soixantaine de requérants d’asile. Dès le 17 août 2015, les premiers d’entre eux emménageront dans un petit immeuble, près de l’église, qui appartient à la paroisse.

«Les choses se sont passées assez rapidement, explique Rachel Meyer, la présidente de paroisse. L’Etat de Fribourg a lancé fin juin un appel à la population afin d’affecter des lieux d’accueil pour les requérants. Dans le même temps, notre précédent contrat de bail arrivait à échéance. Il nous a dès lors paru opportun de répondre à cette demande. Un nouveau bail de deux ans a été signé avec la société ORS Services SA qui s’occupe de l’hébergement des requérants d’asile dans le canton.»

«L’immeuble s’y prête bien»

Depuis le mois de juin, le canton de Fribourg est confronté à un afflux massif de requérants d’asile. «En moyenne, la Confédération nous demande d’accueillir 50 personnes par mois. En juin, nous avons reçu 129 demandes et 119 en juillet», affirme Claudia Lauper, porte-parole de la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS) du canton de Fribourg. La mise à disposition de ces 60 places par la paroisse de Saint-Pierre – dont le loyer est couvert par le forfait attribué au canton par la Confédération – est donc bienvenue.

«C’est un immeuble qui se prête bien à cet type d’accueil, précise Rachel Meyer. Il est entouré d’un peu de verdure, en pleine ville de Fribourg. Le bâtiment peut accueillir 60 personnes sur deux étages avec cuisine et sanitaires communs». S’il n’y a pour l’heure aucune offre spirituelle offerte par la paroisse, sa présidente espère que des liens se tisseront au fils des semaines.

Collaboration Eglise-Etat

«Nous avons un contact privilégié avec certains représentants de l’Eglise, explique la porte-parole de la DSAS, et pas seulement dans le domaine de l’asile. Nous avons ouvert un centre de jour pour la psychiatrie dans un bâtiment que nous louons aux Pères du Saint-Esprit. Nous avons également mise en œuvre un centre d’addictologie dans le couvent des Cordeliers. Nous sommes régulièrement en contact avec différentes entités ecclésiales. Dans le fond, le métier de la DSAS correspond souvent aux valeurs sociales véhiculées de l’Eglise», explique Claudia Lauper.

Une décision cohérente

Une lettre a été envoyée par la DSAS pour avertir les gens du quartier. «Les premiers échos semblent positifs, affirme Rachel Meyer, «bien que la nouvelle soit encore fraîche». Dans son courrier, l’Etat invite les habitants à offrir des vêtements ou des jouets. «Nous espérons que cette demande sera bien accueillie».

Pour Rachel Meyer, cette décision fait partie de la mission du conseil de gestion. «Les gens nous perçoivent souvent uniquement comme des gestionnaires. Nous sommes surtout au service de la paroisse», précise la présidente de la paroisse Saint-Pierre.

Encadré: Les centres d’accueil de l’Eglise en terres fribourgeoises

Pour l’heure, deux bâtiments sont mis à la disposition des requérants d’asile par l’Eglise dans le canton de Fribourg: le bâtiment de la paroisse Saint-Pierre et quelques appartements de l’ancien séminaire diocésain, à Villars-sur-Glâne. Le Conseil d’Etat fribourgeois et l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg, via la Fondation ecclésiastique «Notre-Dame de la Nativité», souhaiteraient également y affecter le château de la Rosière – ancienne propriété des Pères coopérateurs paroissiaux du Christ-Roi, à Grolley. Mais un comité citoyens s’y oppose, indique le quotidien fribourgeois La Liberté dans son édition du 12 août 2015. Cette initiative, qui aurait dû être déposée le 11 août 2015, n’aurait reçu que 600 paraphes sur les 1’000 escomptés. La présidente du comité, Valérie Kolly, a précisé que le délai serait prolongé afin de pouvoir atteindre de potentiels signataires en vacances. (apic/pp)