Syrie: Les terroristes de Daech auraient assassiné le Père Paolo Dall'Oglio le 29 juillet 2013

L’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL) impose la terreur à Raqqa

Beyrouth, 31 mai 2014 (Apic) Les terroristes de Daech, le groupe jihadiste le plus sanguinaire actif en Syrie, auraient assassiné le Père Paolo Dall’Oglio le 29 juillet 2013. C’est ce qu’indique un communiqué de la Ligue syrienne de défense des droits de l’homme, diffusé par la chaîne d’information saoudienne al-Arabiya et cité par le quotidien libanais «L’Orient-Le Jour» dans son édition du 30 mai 2014.

Le prêtre jésuite italien aurait été exécuté en prison, annonce un communiqué de la Ligue syrienne de défense des droits de l’homme. L’organisation cite un officier dissident de l’EIIL, Abou Mohammad le Syrien. Ce dernier affirme que c’est l’un des hauts responsables de ce groupe qui contrôle Raqqa, une ville de plus de 200’000 habitants au nord de la Syrie, qui aurait exécuté le religieux le 29 juillet 2013.

Le Père jésuite avait traversé la frontière turque pour se rendre en Syrie fin juillet 2013, ignorant les avertissements de son entourage qui lui déconseillait de se rendre à Raqqa, où les islamistes avaient déjà capturé plusieurs personnalités de l’opposition dite «libérale».

Exécuté par les fondamentalistes le lendemain de son arrivée

Le Père Dall’Oglio est arrivé à Raqqa le 28 juillet 2013 et a participé à une manifestation hostile au régime syrien organisée en soirée. Il avait sollicité une rencontre avec l’émir de Daech, dans l’intention de demander la libération de journalistes étrangers. Mais sa demande avait été rejetée, écrit «L’Orient-Le Jour». Le 29 juillet, le Père jésuite avait demandé à nouveau à rencontrer des responsables de Daech. Conduit au siège du mohafazat de Raqqa, où Daech a établi son QG, il avait été arrêté à son arrivée, puis exécuté.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume uni et lié à l’opposition syrienne, rapporte le 30 mai 2014 que Daech a enlevé près de 200 Kurdes dans le village de Qabasine, dans la province d’Alep, au nord de la Syrie. Né en 2006 en Irak et affilié à Al-Qaeda en Irak, l’EIIL s’est infiltré il y a un an en Syrie et combat la branche officielle d’Al-Qaeda en Syrie, le Front al-Nosra, ainsi que les autres mouvements rebelles. L’EIIL, appelé aussi Daech, veut établir sur les territoires qu’il contrôle un Etat islamique fondamentaliste.

A Raqqa, Daech s’en est rapidement pris aux chrétiens, leur imposant une série de règles strictes qu’ils doivent absolument respecter s’ils ne veulent pas être traités comme des ennemis et punis comme tels. Nombre de chrétiens, qui représentaient moins de 1% de la population, se sont enfuis de la ville quand les terroristes islamistes ont commencé à attaquer et à brûler les églises. Les chrétiens restés sous leur contrôle doivent payer la «jizzya», l’impôt de soumission dû par les «dhimmis» (non musulmans). Les chrétiens ont l’interdiction de montrer «une croix ou toute chose de leur Livre dans les marchés ou les endroits où il y a des musulmans». Ils doivent s’abstenir de «célébrer leurs rituels (…) hors de l’église» et doivent également respecter le code vestimentaire musulman. A l’instar des talibans en Afghanistan, Daech s’en est pris aux vestiges archéologiques pré-musulmans. (apic/orj/com/be)

31 mai 2014 | 09:41
par webmaster@kath.ch
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