Mgr Ramzi Garmou, archevêque chaldéen de Téhéran (Photo:  Jacques Berset)
International

Le patriarche chaldéen Louis Sako encourage les chrétiens d'Iran

Bagdad, 30 mai 2015 (Apic) «Vous êtes Iraniens et non descendants d’une communauté étrangère», écrit Mgr Louis Raphaël Ier Sako dans une lettre envoyée le 29 mai aux fidèles de l’Eglise catholique chaldéenne d’Iran. Le patriarche de Babylone des Chaldéens, qui vit en Irak, leur a écrit à la suite de sa visite pastorale à Téhéran et à Ourmia, où il a rencontré des personalités politiques et religieuses, chrétiennes et musulmanes.

Le patriarche chaldéen a invité les chrétiens iraniens «à rester proches de votre pays», précisant que l’Iran était habité par des chrétiens «bien avant l’arrivée de l’islam». Dans sa lettre, Mgr Louis Raphaël Ier Sako souligne la foi, la fermeté et l’espoir qui caractérisent les communautés chaldéennes en Iran, capables de sauvegarder leurs valeurs et leurs traditions, notamment leur propre langue.

Les chrétiens iraniens jouissent de «la paix et de la stabilité»

Le patriarche chaldéen ne manque pas de souligner «la paix et la stabilité» dont jouissent les chrétiens iraniens «dans votre pays bien-aimé», ainsi que le «dialogue positif» avec le gouvernement et les autorités religieuses en Iran. Les chrétiens d’Iran forment moins d’1 % de la population et sont essentiellement des Chaldéens, des Assyro-chaldéens et quelques communautés protestantes.


Encadré

Les chrétiens, minorité reconnue par la Constitution de la République islamique

La Constitution de la République islamique d’Iran reconnaît trois minorités non musulmanes: les chrétiens, qui sont quelque 70’000, appartenant à diverses obédiences; les zoroastriens, la plus ancienne religion de la Perse, qui sont environ 30’000 et possèdent encore leurs «temples du feu»; et enfin les juifs, qui sont encore quelque 20’000 et disposent de synagogues. Les chrétiens sont une infime minorité au sein d’une population de 78 millions d’habitants, essentiellement musulmans chiites.

La plus grande partie d’entre eux (plus de 50’000) sont des Arméniens apostoliques (orthodoxes), dont le berceau historique est la ville d’Ispahan, où ils avaient été déportés sur ordre de Shah Abbas Ier au XVIe siècle. Les Assyro-chaldéens avaient leur centre, dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, à Ourmia, dont le nom d’origine syriaque signifie «cité de l’eau», près du grand lac éponyme situé au nord-ouest de l’Iran, à proximité de la frontière turque. Ils ne sont plus aujourd’hui que 5’000. Comme les autres chrétiens, ils se concentrent essentiellement dans la capitale Téhéran, où toutes ces communautés ont leur église.

Les Assyriens de l’Est, autrefois nommés «Nestoriens», sont quelque 7’000, tandis que les protestants, évangéliques et pentecôtistes, sont un millier, et les Arméniens catholiques 300. Quant aux catholiques latins, qui sont des étrangers ou des membres de couples mixtes, ils doivent être un demi-millier. Ces chiffres sont approximatifs, car il n’y a pas de statistiques fiables sur le nombre réel des chrétiens dans le pays. Ces derniers ont connu une forte émigration depuis l’instauration de la République islamique.

Ceux qui sont restés appartiennent aux couches les moins aisées. Des chrétiens sont restés parce qu’ils étaient trop âgés pour refaire leur vie à l’extérieur du pays, dans une culture qui leur était étrangère, parce qu’ils ne voulaient pas quitter leur famille et pour certains, par conviction chrétienne. «Ceux-là, même s’ils sont une toute petite minorité, croient que l’Eglise a la mission de porter témoignage…», confiait à l’Apic Mgr Ramzi Garmou, archevêque chaldéen de Téhéran, lors de son passage en Suisse il y a deux ans. Il relevait qu’au cours des trois dernières décennies, les deux tiers des fidèles de l’Eglise assyro-chaldéenne avaient quitté la République islamique d’Iran pour s’installer avant tout aux Etats-Unis, mais aussi en Europe occidentale. «Nos fidèles restés sur place ne sont plus qu’environ 5’000». (apic/imedia/lf/be)

Mgr Ramzi Garmou, archevêque chaldéen de Téhéran
30 mai 2015 | 13:25
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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