La statue du missionnaire espagnol Junipero Serra, au Capitole (Photo:mrgarethm/Flickr/CC BY 2.0)
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Le Vatican défend Junipero Serra, évangélisateur de la Californie

Rome, 21 avril 2015 (Apic) L’évangélisateur de la Californie, le missionnaire espagnol Junipero Serra (1713-1784), sera canonisé par décret le 23 septembre 2015 à Washington, au cours du voyage du pape François aux Etats-Unis. C’est ce qu’a confirmé le Vatican le 20 avril, lors d’une présentation à la presse de la figure de ce franciscain du 18e siècle dont la sainteté est remise en cause par certains peuples autochtones. Le rapporteur général de la Congrégation des causes des saints, le Père Vincenzo Criscuolo, a cependant présenté ce missionnaire comme un ardent défenseur «de la dignité et des droits des autochtones».

Junipero Serra, connu comme l’évangélisateur de la Californie et béatifié en 1988 par Jean Paul II (1978-2005), sera ainsi proclamé saint à travers le rare processus de décret de canonisation équipollente, à Washington. Cet événement aura lieu sur l’esplanade du National Shrine of the Immaculate conception, à l’occasion du voyage pontifical aux Etats-Unis. Premier saint hispanique des Etats-Unis, ce missionnaire originaire de Majorque a fondé diverses missions catholiques en Californie. L’annonce de sa canonisation a toutefois suscité des réactions négatives de la part de certains Indiens locaux qui reprochent au futur saint d’avoir participé à la disparition de leurs ancêtres et de leur culture.

Un homme de son temps?

Présentant devant la presse une journée de réflexion sur la figure de Junipero Serra qui aura lieu le 2 mai à Rome, et au cours de laquelle le pape François célèbrera une messe, le Père Vincenzo Criscuolo a insisté sur «l’intense activité apostolique» du bienheureux qui a toujours défendu la dignité et les droits des autochtones. «Il y a beaucoup d’exemples qui prouvent qu’il est intervenu avec beaucoup de dureté auprès des gouvernements locaux pour demander grâce en faveur de condamnés à mort», a-t-il indiqué. Guzman Carriquiry Lecour, vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, a de son côté assuré qu’il y avait de nombreux témoignages de la défense par Junipero Serra des femmes indigènes violées par les colons espagnols.

Interpellé sur les reproches faits au bienheureux, le rapporteur de la Congrégation pour les causes des saints a également défendu «un homme de son temps». S’il n’a pas exclu l’existence de châtiments corporels dans les procédés éducatifs du futur saint, le Père Criscuolo a indiqué que Junipero Serra ne pouvait certainement pas être associé au terme de «génocide» des populations autochtones que certains observateurs lui prêtent.

Promotion de l’évangélisation

Alors que des politiciens américains de Washington ont demandé récemment que l’on retire la statue de Junipero Serra du hall du Capitole – où le pape François prendra la parole le 24 septembre -, Guzman Carriquiry Lecour a également pris la défense du saint controversé. Ce proche du pape François a en effet déploré une volonté de faire oublier «l’extraordinaire contribution des missionnaires catholiques hispaniques dans un Etat où vivent des millions d’hispanophones qui vénèrent Junipero Serra».

Présent également pour présenter la journée de réflexion du 2 mai qui se déroulera au Collège pontifical nord-américain et qui est organisée conjointement avec la commission pontificale pour l’Amérique latine, le cardinal Marc Ouellet a attiré l’attention sur les initiatives du pape pour la promotion de l’évangélisation, particulièrement sur le continent américain. (apic/imedia/lf/rz)

La statue du missionnaire espagnol Junipero Serra, au Capitole
21 avril 2015 | 07:30
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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