Belgique: Les salaires de l’Eglise de Belgique sont calqués sur l’administration publique

Les évêques sont payés par l’Etat comme des chefs de département dans l’administration

Bruxelles, 29 août 2013 (Apic) Le gouvernement belge travaille à plafonner les salaires des top managers des entreprises publiques. La question de fixer un plafond aux salaires des hauts cadres anime également les débats dans d’autres pays européens. C’est l’occasion de mener plus loin la réflexion et de voir comment l’Eglise catholique en Belgique conçoit la gestion des salaires.

Les prêtres y sont rémunérés par l’Etat selon des barèmes comparables à ceux d’un chef de service dans l’administration. Un prêtre touchera un salaire net qui se situe entre 1’000 et 1’200 euros. Il peut également bénéficier d’avantages, comme par exemple la mise à disposition d’une cure (presbytère) par la «fabrique d’église» ou par la commune. Les prêtres qui célèbrent des messes peuvent recevoir également un complément de rémunération sous formes d’intentions de messe appelées le «casuel». Cette rémunération supplémentaire est surtout représentative pour les prêtres retraités qui peuvent ainsi recevoir un modeste complément à leur pension.

Les évêques sont eux aussi rémunérés par le Ministère belge de la Justice. Ils bénéficient d’un barème plus élevé que celui appliqué aux prêtres, correspondant à des responsabilités de chef de département dans l’administration, soit environ 3’000 euros bruts par mois.

Patrick Dubois, délégué épiscopal pour le «Temporel» (*) dans le diocèse de Malines-Bruxelles, explique que l’Eglise a le souci de pratiquer une forme d’équité et de retenue par rapport aux questions d’argent.

«Ne pas tomber dans les excès que l’on rencontre dans le secteur privé»

Cité par InfoCatho.be, le site de l’information en continu des médias catholiques de Belgique, Patrick Dubois relève que c’est «un équilibre permanent entre, d’une part, rémunérer des compétences nécessaires pour assurer la gestion des projets pastoraux, des évêchés ou des différentes activités et, d’autre part, ne pas tomber dans les excès que l’on rencontre dans le secteur privé».

Le Centre interdiocésain à Bruxelles a établi pour l’ensemble des évêchés de Belgique des barèmes en fonction des responsabilités que chacun assume. Ces barèmes sont suivis par chaque diocèse afin de pratiquer une certaine forme d’équité entre les différents acteurs dans l’Eglise.

75’000 euros par an pour le primat de Belgique

Mgr André Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique, touche environ 75’000 euros par an, soit une rémunération équivalente à un directeur dans l’administration publique, ce qui fait entre 5’000 et 6’000 euros bruts par mois. Patrick Dubois précise toutefois que Mgr Léonard n’accumule pas ce qui lui reste après ses dépenses nécessaires: «Mgr Léonard fait chaque mois des dons et ne garde pratiquement rien du solde de sa rémunération nette. L’archevêque pratique vraiment la pauvreté que suggère notre Saint Père François!»

Du côté des laïcs, les assistants paroissiaux sont rémunérés selon des barèmes établis par le Ministère de la Justice. Ces barèmes sont publics et accessibles via le Moniteur belge. Les laïcs engagés par les «asbl» (associations sans but lucratif) de l’Eglise sont rémunérés en fonction des barèmes du Centre interdiocésain.

(*) Dans l’Eglise belge, le «temporel» concerne l’aspect matériel, notamment la gestion des biens mobiliers et immobiliers nécessaires à l’exercice du culte. (apic/cathobe/be)

29 août 2013 | 10:45
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
Belgique (193)
Partagez!