Mgr Marian Eleganti, évêque des jeunes, lors de la JMJ de Madrid, 2011 (Photo: Pierre Pistoletti)
Suisse

Les JMJ, un cocktail de foi et de décibels

Fribourg accueillera, du 1er au 3 mai 2015 les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ). Plus de 1’000 jeunes catholiques de toute la Suisse, dont 250 Romands, prendront part à cette rencontre aux allures étonnantes, jalonnée de temps de prière, mais aussi de concerts rock et reggae.

Les JMJ sont un événement emblématique d’une jeunesse qui assume sa foi et souhaite la vivre extra muros. «C’est une belle occasion pour des jeunes catholiques de voir qu’ils ne sont pas seuls» explique Mgr Charles Morerod, «et pour ceux qui ne connaissent pas l’Eglise, ou ne la connaissent que par les clichés généralement négatifs de l’opinion commune, de la découvrir joyeusement.»

L’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg n’est pas le seul à ne voir aucun antagonisme entre la fraicheur de la jeunesse et le sérieux d’une institution vieille de 2’000 ans: les jeunes eux-mêmes y croient et ces JMJ en sont pour eux la preuve. Ils se retrouveront dans différentes églises de la Cité des Zähringen pour prier et écouter des témoignages. Ce ne sera toutefois pas leurs seuls lieux de villégiature. Ils investiront l’espace public pour une procession et envahiront la Place Python pour assister aux concerts de Cardiac Move (rock/Au) et des Guetteurs (reggae/Fr), deux groupes tout à fait ordinaires quant à la forme – du bon son et de bonnes baffles –, mais plus surprenants dans le fond puisque que leurs performances lyriques s’articulent autour d’une thématique unique: Dieu.

Un top model et un gangster

Au delà de ces groupes, ce sont les témoignages d’intervenants au parcours hors norme qui attirent les jeunes. Leah Darrow est américaine, théologienne et catholique convaincue. Jusque là, rien de trop anormal… Sauf que cette charmante mère de deux enfants fut également un célèbre mannequin, connue par sa participation au show télévisé «America’s Next Top Model». A ses côtés, Torsten Hartung, à la tête d’un des plus grands gangs de vol de voitures en Europe, fasciné par l’argent et le pouvoir, avant de passer par la case prison et de se convertir au christianisme.

Sur un autre registre, les évêques suisses apporteront eux aussi leur pierre à l’édifice. Ils seront cinq – Mgr Charles Morerod, Mgr Jean-Marie Lovey, Mgr Alain de Raemy, Mgr Marian Eleganti et Mgr Valerio Lazzeri – à intervenir tout au long du week-end pour présider les eucharisties du samedi et du dimanche et apporter leur témoignage de foi. Ce sera une occasion unique pour eux de sentir le pouls de la jeunesse catholique du pays puisque ce genre de rencontre est habituellement organisé dans chacune des régions linguistiques. Le brassage culturel sera donc peu commun pour le millier de participants qui pourront ainsi mesurer que l’Eglise ne se réduit pas à leur seule paroisse – ou leur seul diocèse. Ils auront également l’occasion de découvrir Fribourg de l’intérieur, dans une centaine de familles d’accueil qui leur offriront le gîte tout au long du week-end.

«Mettez la pagaille!»

Si ces rencontres sont l’occasion d’expériences spirituelles intenses et, pour certains, de conversions, elles ne se substituent pas pour autant au long travail de la foi qui, lui, s’inscrit dans la monotonie du quotidien. Le risque est réel de faire de telles expériences une norme alors qu’au jour le jour la foi peut prendre le visage de la patience ou même de la lutte. Reste qu’elles peuvent renouveler l’engagement des jeunes et les rendre capables de «mettre la pagaille» dans leur paroisse, selon l’appel lancé par le pape François lors des dernières Journées Mondiales de la Jeunesse.

Le pape actuel s’inscrit ainsi, avec une once d’humour, dans le sillage de son prédécesseur Jean-Paul II, le premier à croire aux promesses de renouvellement que recelait la jeunesse occidentale à l’heure où elle semblait déserter l’Eglise. Il avait convoqué la première rencontre catholique des jeunes à Rome en 1984. A l’époque, la curie romaine s’était montrée très réservée et timide, laissant entendre au pape polonais que ce projet se solderait certainement par un échec. Mal lui en prit: plus de 250’000 jeunes du monde entier avaient répondu à son invitation. Depuis, toutes les années aux alentours du dimanche des Rameaux, la jeunesse catholique vient «bousculer» l’Eglise dans les diocèses du monde et, chaque deux ou trois ans, dans un rassemblement international qui a pris, au fil du temps, des proportions gigantesques. Ils étaient 3,5 millions lors de la dernière JMJ internationale à Rio de Janeiro.

 


Le Programme:

 

Vendredi 1er mai 2015

17.00 – 19.30: Accueil et repas

20.00: Louange, pistes de réflexion avec la Fraternité de Jérusalem

 

Samedi 2 mai 2015

Laudes, louange

9.00: Témoignage de Leah Darrow

11.30: Célébration eucharistique présidée par Mgr Charles Morerod

14.15: Ateliers

Festival Open-air

20.00: Vigile avec adoration, possibilité de recevoir le sacrement de la réconciliation

22.00: Concert avec Cardiac Move et Les Guetteurs

Bar, lounge

 

Dimanche 3 mai 2015

08.00: Laudes

10.00: Célébration eucharistique avec les évêques des jeunes Mgr Alain de Raemy, Mgr Marian Eleganti et Mgr Valerio Lazzeri ainsi que Mgr Lovey

14.00: Rencontre et échanges avec les évêques

16.00: Bénédiction finale

Mgr Marian Eleganti, évêque des jeunes, lors de la JMJ de Madrid, 2011
9 avril 2015 | 11:53
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture: env. 3 min.
Alain de Raemy (83), Charles Morerod (260), Fribourg (589), Jean-Marie Lovey (96), Jeunes (221), JMJ (230)
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