Saint Jean Baptiste/Leonardo-da-Vinci-Wikipédia
Homélie

Homélie du 6 décembre 2015 ( Lc 3, 1-6)

Abbé Gilbert Perritaz – Eglise Ste-Croix, Carouge, GE

2e dimanche de l’Avent

Lectures bibliques : Baruch 5, 1-9; Psaume 125, Philippiens 1, 4-6.8-11; Luc 3, 1-6


En ce deuxième dimanche du temps de l’Avent, la parole de Dieu nous présente un moment où tout allait mal en Israël, mais il y a aussi en même temps un prophète qui crie un message d’espérance.

Nous pouvons tracer un parallèle avec notre monde morose, où combien de jeunes, d’adultes de familles se traînent dans des situations apparemment sans issue. Pas un jour sans son lot de violence, d’accidents, de morts, avec chômage, inflation, crise sociale ou économique. Et sur un plan plus personnel, chacun possède aussi sa robe de tristesse.

Ouvrir nos cœurs à l’année de la miséricorde

Nous pouvons poursuivre notre parallèle en proposant la voix de notre pape François qui nous invite à ouvrir nos cœurs à l’année de la miséricorde.

Ou encore, soyons à l’écoute dans la première lecture du prophète Baruc qui nous propose d’accueillir ce beau message d’espérance : « quitte ta robe de triste et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours ».

Poursuivre avec confiance notre chemin vers Noël

La voix de Jean le Baptiste que nous relate l’Évangile, nous apporte quelques conditions qui vont nous permettre de poursuivre avec confiance notre chemin vers Noël et de proclamer les merveilles de la miséricorde.

Tout d’abord, Saint Paul, dans la seconde lecture, nous redit : « Puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu’Il le continuera jusqu’à son achèvement, au jour où viendra le Christ Jésus ».
Si Dieu est à l’œuvre, si son amour est en train de façonner de ses propres mains « l’homme nouveau », le monde ne peut pas se terminer dans l’échec, dans la désolation ou l’impasse.

Jean-Baptiste saisi par une présence cachée qui va soulever le monde

L’évangéliste saint Luc a construit sa page d’Évangile pour souligner que l’initiative de l’histoire n’appartient pas aux grands, aux princes qui nous gouvernent comme Tibère, Ponce Pilate, Philippe, Lysanias, Anne, Caïphe et bien d’autres. Ce ne sont pas eux qui ont marqué l’histoire, c’est saint Jean-Baptiste, le marginal, selon les apparences, l’homme du désert qui vit loin des circuits officiels et sur qui la Parole de Dieu prend tout son sens.
Quel contraste : d’un côté les puissants qui ne laissent aucune trace dans l’avenir de l’humanité et de l’autre, il y a ce petit –même s’il a de la voix –, qui est saisi par une présence cachée qui va soulever le monde.

Sommes-nous convaincus que Dieu est au travail ? Que « tout être vivant verra le salut de Dieu ». C’est la première condition que nous offre l’homme du désert pour entrer dans l’espérance.

La responsabilité de préparer les chemins du Seigneur

Deuxième condition de la voix de celui qui crie dans le désert : « préparez le chemin du Seigneur ».

Dieu Tout-Puissant n’est pas un Dieu lointain, qui ferait tout et tout seul, d’en haut !
C’est un Dieu qui fait alliance, un Dieu qui nous confie la responsabilité réelle de préparer les chemins du Seigneur, d’aplanir sa route, de combler les ravins, d’abaisser les collines et montagnes, de redresser les passages tortueux, de corriger les routes déformées.

Quel travail de bulldozer nous est demandé, mais ne l’oublions pas, Dieu est à nos côtés, efficace et généreux par sa Grâce et sa Puissance. Alors ne rêvons pas. Si nous ne pouvons pas changer le monde, que nous ne pouvons pas transformer toutes ces robes de tristesse qui enveloppent notre monde, Dieu nous demande de participer en changeant nos cœurs. Et ce sont des montagnes d’égoïsme, des collines de paresse, des ravins d’injustice, des passages tortueux de mensonges en nous que notre Seigneur toujours avec Lui nous demande de raser. C’est donc avant tout, dans notre vie que nous sommes invités à passer avec le bulldozer.

Le message et le baptême proposé par saint Jean sont une invitation à nous convertir afin de disposer nos cœurs à accueillir dans la joie d’Enfant de la Crèche.

Ne pas perdre de temps !

En conclusion saint Luc nous apporte encore une précision non négligeable. L’événement avec saint Jean dans la région du Jourdain est donné avec précision dans le temps. L’an quinze du règne de l’empereur Tibère.
Pour nous c’est une invitation à ne pas perdre de temps, c’est maintenant que nous devons prendre le chemin du Seigneur, c’est maintenant que nous devons proclamer l’année de la Miséricorde. Amen.

 

Photo:cath.ch

Saint Jean Baptiste/Leonardo-da-Vinci-Wikipédia
6 décembre 2015 | 09:15
Temps de lecture: env. 3 min.
Avent (60)
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