Rome : il y a 25 ans, le pape Jean XXIII publiait (110488)
son encyclique sur la paix : «Pacem in terris»
Rome, 11 avril (APIC) On a fêté, le 11 avril, le 25e anniversaire de la
publication de l’encyclique que le pape Jean XXIII a consacrée à la paix
dans le monde sous le titre : «Pacem in Terris».
Dans une interview accordée à Radio Vatican, le secrétaire du «bon pape
Jean», Don Loris Francesco Capovilla, vient de rappeler que «Pacem in Terris» fut le dernier document du pontificat de Jean XXIII et que beaucoup y
ont discerné à l’époque les signes de la souffrance physique et morale
qu’endurait le pape à moins de deux mois de sa mort. C’est en effet le 3
juin de cette même année 1963 que Jean XXIII allait s’éteindre.
C’est sans doute en raison de ce contexte que beaucoup reçurent la
dernière encyclique de Jean XXIII comme le testament spirituel laissé par
ce pape à une humanité qu’il savait divisée par des interêts très opposés,
voire par des haines insensées.
Pourtant, insiste l’ancien secrétaire du pape, Jean XXIII n’aimait pas
se poser en maître ou en réformateur, encore moins en magicien capable de
résoudre les situations dramatiques. «Il se contentait d’accomplir son
premier devoir : enseigner avec amour et accompagner ses frères et ses
soeurs désireux d’écouter et de se poser des questions.»
«Jean XXIII, selon Don Capovilla, a cherché à promouvoir une action de
masse pour rendre la paix possible face à la psychose de la guerre. Il a
invité tous les croyants à adopter une nouvelle attitude à l’égard de la
paix. En situant le problème de la paix dans un cadre plus vaste que par le
passé, il a cherché à soustraire les hommes au conditionnement de la guerre
froide et à mener les chrétiens à une position d’un tel dévouement au bien
commun que les stades de la méfiance et de l’isolement soient dépassés,
jusqu’au refus, sur le plan de l’apostolat et sur le plan de la vie, de la
division du monde en deux blocs.»
Toujours selon l’ancien secretaire du pape, l’encyclique «Pacem in
Terris» a été notamment un plaidoyer pour un «dégel de l’humanité», en même
temps qu’une exhortation adressée aux chrétiens pour qu’ils construisent la
paix «ensemble avec tous les hommes de bonne volonté». «On pourrait
résumer, dit Don Capovilla, tout cela dans l’aphorisme dont Jean XXIII
avait expérimenté l’efficacité durant son ministère en Orient et en France.
Cet aphorisme exprime la quintessence de la politique et de la patience
chrétienne: se regarder dans les yeux sans se méfier, s’approcher l’un de
l’autre sans peur reciproque, s’entraider sans compromis.»(apic/cip/ym)