Thomas/Photo:evangile-et-peinture.org
Homélie

Abbaye de Saint-Maurice/VS (Jn 20, 19-31)

Chanoine Roland Jaquenoud – Abbaye de Saint-Maurice

Mes frères, mes sœurs

 Le Pape saint Jean-Paul II a voulu que ce dimanche dans l’octave de Pâques soit le dimanche de la Divine Miséricorde. En cette année où toute l’Eglise célèbre et se convertit à travers l’expérience et la joie de la Divine Miséricorde, ce dimanche a un relief tout particulier.

Et ce n’est pas comme cela, par une sorte de caprice, que l’Eglise a décidé que ce dimanche, qui est encore un dimanche de Pâques, au sens plein du terme, fût le dimanche de la Miséricorde, parce que la Miséricorde de Dieu s’incarne tout entière dans le mystère pascal. En Jésus, Dieu s’est fait homme, en Jésus, l’homme nouvel Adam s’est offert totalement à la volonté du Père, en Jésus, Il s’est donné tout entier, pour que par Jésus, nous ayons la vie éternelle. Mes frères mes sœurs quelle joie d’être l’objet de cette Miséricorde. Jésus, c’est Dieu qui vient vers nous, Jésus, c’est Dieu qui vient en nous, qui vient au plus intime de nous-même. Il n’y a rien de plus heureux, rien de plus touchant que cette réalité-là.

«Jésus, c’est Dieu qui vient en nous»

Mes frères mes sœurs, Jésus a choisi lui-même quelques signes pour venir réellement, ici et maintenant, jusqu’à nous. Ces signes, vous le savez bien, ce sont les sacrements. Le sacrement de baptême, par lequel nous sommes lavés, régénérés, nous devenons ces images ressemblantes de Dieu, à l’image duquel nous avons été créés. Par le sacrement de la confirmation, nous sommes remplis de l’Esprit Saint et nous devenons à la suite du Christ des Oints, des « chrismés », des christs. Par le sacrement de l’Eucharistie, c’est ce Corps et ce Sang qu’il a livrés sur la Croix qui nous sont donnés ici et maintenant pour qu’ils deviennent notre vie, pour qu’ils nous transfigurent.

«L’amour de Dieu devient expérience vécue dans l’âme de tous ceux qui le désirent»

Au soir de Pâques, le Seigneur a envoyé ses disciples, ses Apôtres (Apôtre, cela veut justement dire « envoyé ») pour qu’ils amènent à tout homme, à travers la Parole de Dieu et à travers ces humbles signes que sont les sacrement, la Miséricorde, l’amour de Dieu ; pour que cet amour de Dieu ne soit pas seulement parole, mais qu’il devienne expérience vécue dans l’âme de tous ceux qui le désirent. Aujourd’hui nous avons lu dans l’Evangile de saint Jean, qu’après avoir prononcé sa parole d’envoi, Jésus donna aux Apôtres la mission de remettre les péchés. « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Bien sûr, Dieu peut remettre les péchés sans passer par aucun intermédiaire. Pourtant Dieu a voulu l’intermédiaire de l’Eglise,  l’intermédiaire des « envoyés », des Apôtres, pour remettre les péchés. Non pas parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, mais parce qu’il sait (Dieu sait tout) que NOUS avons besoin de ce signe de l’Envoyé, sous les traits de l’évêque ou du prêtre, successeur des Apôtres. Nous avons besoin de ce signe, à travers lequel nous allons confesser à Dieu  nos misères, pour pouvoir réellement  être relevés, pour pouvoir réellement faire l’expérience de cette Miséricorde qui veut atteindre le plus intime de chacune de nos âmes, de chacun de nos cœurs.

«Heureux ceux qui croient sans avoir vu»

Mes Frères mes Sœurs, ce dimanche qui est aussi le dimanche de Thomas, est un dimanche où l’on apprend quelque chose d’essentiel à propos de la foi. Quelques uns ont vu Jésus ressuscité, ils ont témoigné, et nous sommes invités à croire par ce témoignage qu’ils ont rendus en allant jusqu’à donner leur vie pour ne pas le renier. Et nous entendons cette parole extraordinaire : « Parce que tu as vu, Thomas, tu a cru. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » C’est à dire heureux nous tous si, sans avoir vu, mais en ayant cru au témoignage, nous croyons vraiment que Dieu se donne tout entier à chacun d’entre nous, non pas de manière abstraite, mais très concrètement, ici et maintenant, dans ses sacrements.

La Miséricorde divine veut nous rejoindre concrètement, dans le réel de notre vie. Mes frères, mes sœurs, soyons véritablement ces « heureux », qui croient ce que le Seigneur leur dit. « Je suis ressuscité, j’ai vaincu le mal et la mort, je veux te donner la vie. Reçois- la par ces intermédiaires que j’ai choisis que sont ma Parole et mes sacrements, par lesquels tu recevras vraiment ma vie, pour qu’elle devienne ta vie. Amen


2e dimanche de Pâques et dimanche de la miséricorde

Lectures bibliques : Actes 5, 12-16; Psaume 117; Apocalypse 1, 9-11a.12-13.17-19; Jean 20, 19-31


 

 

Thomas/Photo:evangile-et-peinture.org
3 avril 2016 | 17:07
Temps de lecture: env. 3 min.
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