Aylan

Il faisait encore sombre ce matin-là, sur cette plage un peu perdue.

Tout était calme, les vagues rythmaient le jour qui se levait, lentement, sereinement.

Tout était paisible.

Et pourtant le soleil se lève et jette ses rayons sur ce que l’humanité ne peut accepter.

Le petit Aylan dort sur le sable. Oui il dort, car nos yeux ne peuvent accepter l’inacceptable! Cet enfant dort, il ne peut pas être mort. Non, il ne peut pas être mort!

Et pourtant, il n’a pas survécu à la traversée, comme sa Maman et son frère. La mer est devenue leur linceul, immaculé d’éternité.

Le policier qui fait sa ronde prend l’enfant dans ses bras. Aylan dort, il s’est endormi dans l’éternité. Le cri de l’innocent ébranle nos consciences.

Dort petit Aylan dans les bras de ta Maman, dort avec ton frère. Dormez bien.

Votre enciellement a éveillé les consciences. Dort, petit Aylan, dort bien…

L’Europe s’éveille!

Enfin!

Abbé Nicolas Betticher | 07.09.2015