Guy Luisier

Regard oblique sur... Les cérémonies de mariage

Le prêtre que je suis est convié à faire une prière dans un mariage laïque. Il est bien clair pour tout le monde – pour les mariés peu croyants comme pour leurs mamans très croyantes – que ce n’est pas un sacrement mais une bénédiction sur cette famille, le petit James braillant dans la poussette à côté de sa maman en robe très blanche.

Hôtel de luxe dans une station de luxe des Alpes vaudoises. Dans une salle évoquant une grange 5 étoiles, des chaises cossues ont été disposées autour d’une table en verre sur laquelle se trouvent deux petites bougies et une grande.

Pour ne pas devenir creuse, une cérémonie de mariage doit s’appuyer sur une tradition forte.

Une jeune dame se présente comme «célébrante indépendante» mandatée par les fiancés pour organiser cette cérémonie laïque, le mariage civil ayant eu lieu 6 mois plus tôt.

Elle le fait le mieux possible, mais force est de constater qu’à part raconter le parcours un peu cahotique des fiancés pour en arriver à ce «plus beau jour de votre vie» elle n’a pas grand chose à dire, si ce n’est à inviter les mariés à allumer leurs petites bougies et avec celles-ci allumer ensemble la grande qui représente leur couple.

D’ailleurs questions bougies on est servi: des lanternes en faux rustique dans tous les coins, des lumignons divers et variés sur tous les rebords de la grange de mariage (5 étoiles!).

Pour ne pas devenir creuse, une cérémonie de mariage doit s’appuyer sur une tradition forte. Ainsi les textes et rites lus et relus depuis 3000 ans (Cantique des Cantiques) ou 2000 ans (Hymne à l’amour de saint Paul) jettent plus de feux que des lumignons new age qui n’éclairent que nos petits «moi» agglutinés.

Guy Luisier

Les cérémonies de mariage laïques sont, parfois, quelque peu flottantes (illustration: flickr/slayer23/CC BY-NC-ND 2.0)
9 juin 2016 | 10:28
par Guy Luisier
Temps de lecture: env. 1 min.
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