Jeanne-Marie Ambly

Evangile de dimanche: à la suite de Jésus, homme fraternel

«Jésus vient habiter à Capharnaüm», ainsi commence l’évangile de ce dimanche. Est-ce que Jésus s’installerait? Quelques versets plus loin on le voit «parcourir toute la Galilée». Son habitation à Capharnaüm tient plus du camp de base que du «chez soi» cosy. L’emplacement même du lieu dit l’appel à partir, l’ouverture vers un ailleurs: «route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations».

Pour initier sa mission, Jésus ne choisit pas Jérusalem, cœur de la vie socioreligieuse de son peuple, mais une région frontalière. C’est là que le Royaume est annoncé comme tout proche. Les habitants des «périphéries» sont peut-être plus aptes à accueillir le Royaume que les «gens importants» de la capitale. Plus prêts à se déplacer. Car pour entendre Jésus proclamer l’Evangile du Royaume, il ne faut pas rester enfermé chez soi: le voici qui marche le long de la mer.

Avant de se mettre à parcourir en tout sens le pays, Jésus a quelque chose à faire, quelque chose qui s’impose pour annoncer l’Evangile. Il appelle des hommes à le suivre. Et ceux-ci, comme lui, se mettent en marche. Voici un embryon de communauté, un début de vie ensemble. La relation, c’est cela le lieu de vie de Jésus, plus qu’une ville – capitale ou bourgade. C’est là qu’il réside. Tout l’Evangile nous le montre en relation, avec ses disciples, avec les foules, avec tel paralytique ou aveugle. Et quand il se retire dans la solitude c’est pour habiter une autre Relation: il se renouvelle comme Fils pour davantage être frère. Si dès le début de sa prédication il appelle ces quatre, Simon, André, Jacques et Jean, c’est que l’Evangile du Royaume, exhortation à la fraternité, ne peut pas être annoncé par un maître solitaire. La vie de Jésus, et non seulement son enseignement, prêche le compagnonnage.

Aujourd’hui, sur notre planète vibrante de tensions et de conflits, la vie des disciples que nous sommes dit-elle que la fraternité est possible? Le style de vie de Jésus, homme fraternel, inspire-t-il nos relations ? Sommes-nous de bons compagnons de route pour ceux dont nous croisons le chemin?

La semaine de prière pour l’unité des chrétiens nous invite à soigner ce compagnonnage entre baptisés, et à désirer qu’il s’étende à tout homme, quelle que soit sa religion.

Jeanne-Marie d’Ambly | 20.01.2017


Mt 4, 12-23

12 Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée.
13 Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
14 C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe :
15 Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations !
16 Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.
17 À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
18 Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.
19 Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
20 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
21 De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela.
22 Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.
23 Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
« Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Mt 4,19
20 janvier 2017 | 17:25
par Jeanne-Marie Ambly
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!