Jeanne-Marie Ambly

Evangile de dimanche: au commencement …

«Au commencement«, ce sont les premiers mots que fait retentir à nos oreilles l’évangile de la messe du jour de Noël. Ils font écho à la toute première parole de la Bible, «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre». Elle ouvre le livre de la Genèse, qui déroule ensuite le surgissement, à l’appel de Dieu, des éléments de l’univers. Déploiement somptueux du firmament et des astres, de la terre et des océans, des poissons de la mer et des oiseaux du ciel, de la faune et de la flore, avènement de l’humain, homme et femme – ponctué du refrain: Dieu vit que cela était bon – et même très bon.

«Au commencement«, tout – le monde et ses habitants – était bon, très bon. Commencement qui évoque les premiers pas de l’univers naissant, mais d’abord les fondements du cosmos et de l’humanité. Un commencement qui plus encore qu’un début dans le temps est une source d’où surgit tout ce qui existe. Au principe de notre monde il y a ce «très bon» exultant de la Genèse, prononcé par Dieu sur son œuvre.

Mais voici que Noël annonce un nouveau commencement.

Où se cache-t-il ce «très bon» des commencements en cette fin d’année 2016?  La source des origines est ensablée. La bonté première est occultée. L’aube du premier jour n’a pas tenu ses promesses.

Mais voici que Noël annonce un nouveau commencement. «Au commencement, le Verbe était Dieu,… et le Verbe s’est fait chair.» Un jour nouveau se lève sur l’humanité cabossée, et sur l’univers, sa maison commune, pollué et défiguré. Dieu vient désensabler la source du «très bon» primordial de la Genèse. Il vient ressaisir son œuvre, la refonder, la rétablir dans sa beauté originelle. Plus belle encore qu’aux premiers matins du monde: il ne se contente plus de pétrir de ses mains la glaise du sol pour en faire surgir Adam, chair et esprit, le premier des vivants, en son Verbe il s’insère dans la pâte humaine. Le Verbe se fait chair et surgit le Nouvel Adam, premier-né d’une humanité nouvelle.

Oui, en cette fête de Noël un jour nouveau se lève, un monde nouveau commence. Dans le chant des anges de la nuit de Bethléem, «Gloire à Dieu au plus haut des cieux», vibre l’immense joie du Créateur: «Dieu vit tout ce qu’il avait fait: c’était très bon». Le commencement proclamé par l’évangile du jour de Noël nous invite à exulter de cette joie.

Il nous appelle, aussi, à contribuer à ce monde nouveau. Faire de la non-violence le «style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions» (Message du pape pour la 50ème Journée de la paix) pour que prenne corps l’annonce des anges aux bergers:

«Paix aux hommes que Dieu aime!»

Jeanne-Marie d’Ambly | 23.12.2016


Jean 1, 1-18

01 AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
02 Il était au commencement auprès de Dieu.
03 C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
04 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
05 la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
06 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.
07 Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
08 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
09 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.
11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.
13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.
14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
15 Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »
16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;
17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.
23 décembre 2016 | 16:12
par Jeanne-Marie Ambly
Temps de lecture: env. 3 min.
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