Claude Ducarroz

Evangile de dimanche: croisière avec Jésus

On connaît le contexte de l’aventure. Jésus vient d’apprendre qu’Hérode a fait assassiner Jean-Baptiste (v. 1-12). Il éprouve le besoin de prendre du recul, de se retrouver seul, à l’écart, dans un lieu désert, pour y prier longuement le Père (v. 13 et 23). Et par deux fois, sa solitude est troublée par des événements imprévus. Une foule nombreuse le rattrape, qu’il finit par nourrir en multipliant les pains (v. 13-21). Dans l’évangile de ce dimanche, c’est la tempête qui bouleverse sa traversée nocturne du lac de Gennésaret.

Dans le récit presque journalistique qu’en donne Matthieu, les paroles sont surtout à retenir, plus encore que les actes. Il y a là tout un scénario.

En voyant Jésus marcher sur les eaux, les disciples s’écrient: «C’est un fantôme». On peut comprendre leur effroi. Pour beaucoup de nos contemporains, la religion n’est-elle pas toujours…fantomatique?

La réponse de Jésus va droit au but…de la foi: «Confiance! C’est moi. N’ayez plus peur!»  Tout est dit en peu de mots. La foi, c’est la confiance en quelqu’un, en Jésus, surtout quand les événements de la vie secouent la frêle embarcation de notre existence. C’est Pierre –on peut dire aussi l’Eglise- qui ose le premier se jeter à l’eau de la confiance. D’ailleurs, Jésus l’y invite: «Viens!» Encore et toujours, cet appel à miser librement sur le Christ et son évangile.

Ce n’est pas évident, comme on aime à le répéter aujourd’hui. C’est bien ce qu’éprouve Pierre en se laissant gagner par la peur quand il commence à enfoncer dans les eaux. Alors, c’est le moment de la prière, humble, plus forte que le vent, profonde comme la mer: «Seigneur, sauve-moi!» Personne ne peut faire l’économie d’une telle prière dans sa vie, même ceux qui estiment n’avoir besoin de personne, et surtout pas de Dieu. Il faut oser prier, il faut oser crier.

La réponse de Jésus est faite de douceur et d’interrogation. Pas un reproche, mais une question en forme d’incitation à croire encore davantage: «Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?»

Le mot de la fin appartient à l’Eglise qui veille sur notre foi et l’appuie par tous les témoignages des saintes et des saints qui sont montés dans la barque de l’évangile avec Jésus, avant nous et autour de nous: «Vraiment, tu es le Fils de Dieu!» Et nos tempêtes s’apaisent.

Une belle croisière avec Jésus. Pas de tout repos, certes. Mais si proche de vos aventures humaines et de nos expériences chrétiennes.

Bon voyage!

Claude Ducarroz | 11 août 2008


Mt 14, 22-33

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
Jésus obligea les disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l’autre rive,
pendant qu’il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées,
il gravit la montagne, à l’écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.

Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux
en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés.
Ils dirent :
« C’est un fantôme. »
Pris de peur, ils se mirent à crier.
Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c’est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
Jésus lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais, voyant la force du vent, il eut peur
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit
et lui dit :
« Homme de peu de foi,
pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque,
le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Une belle croisière avec Jésus. Pas de tout repos, certes. Mais si proche de vos aventures humaines et de nos expériences chrétiennes.
11 août 2017 | 17:43
par Claude Ducarroz
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!