Claude Ducarroz

Evangile de dimanche: les deux mains du Père

Pour saint Irénée (évêque de Lyon, mort martyr en 208), le Verbe et l’Esprit sont les deux mains du Père. Dès la création de l’univers jusque dans le mystère de la rédemption, ils sont à l’œuvre pour manifester son amour. On le comprend mieux grâce à l’évangile de ce dimanche.

Le Verbe – désormais incarné dans le Christ Jésus – et l’Esprit sont présentés de manière symétrique dans la communion trinitaire à partir de leur manifestation dans le mystère du salut.

Tous deux viennent du Père comme un don fait au monde. Tous deux sont envoyés auprès des hommes, l’un comme Défenseur ou Paraclet (l’Esprit), l’autre comme celui qui demeure auprès de nous en nous évitant la solitude de l’orphelinat (Jésus ressuscité). Plus profondément encore, ils sont tous les deux pour toujours «en nous», dans une profonde communion (»Vous êtes en moi et moi en vous» v. 20).

Ce divin partenariat, cette merveilleuse collaboration s’exercent entièrement à notre bénéfice, pour notre salut. Il faut cette mobilisation trinitaire pour que l’amour du Père soit vraiment démontré à notre humanité comme un cadeau de vie.

Devant un tel déploiement de tendresse divine, comment ne pas aimer en retour Celui qui nous aime toujours le premier et à ce point-là? Puisque Dieu est Amour, puisqu’il nous aime de ses deux mains pour mieux nous embrasser de sa charité, comment ne pas chérir un tel Amour, même si c’est toujours pauvrement, humblement, quoique joyeusement?

Reconnaissons que nous avons besoin de quelques béquilles pour demeurer dans l’amour de Dieu malgré nos faiblesses humaines. Tels sont les commandements dont parle Jésus, non sans préciser qu’ils se résument en un seul à double face: l’amour, encore l’amour! L’amour de Dieu et l’amour du prochain.

Oui, sur notre route -où nous serons toujours des apprentis marcheurs-, Dieu nous donne la main, et même ses deux mains. Elles nous tiennent solidement, mais sans nous forcer. Elles nous font sentir une présence de douceur et de fermeté à la fois. Toute aventure humaine est soutenue par cet accompagnement divin. Au cœur de ce pèlerinage fascinant, c’est la mission de l’Eglise de révéler, d’accueillir et de célébrer la proximité de Dieu dans ses mains tendues vers le monde.

Claude Ducarroz | 19 mai 2017


Jean 14,15-21

En ce temps-là,

Jésus disait à ses disciples :
« Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous :
l’Esprit de vérité,
lui que le monde ne peut recevoir,
car il ne le voit pas et ne le connaît pas ;
vous, vous le connaissez,
car il demeure auprès de vous,
et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins,
je reviens vers vous.
D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus,
mais vous, vous me verrez vivant,
et vous vivrez aussi.
En ce jour-là, vous reconnaîtrez
que je suis en mon Père,
que vous êtes en moi,
et moi en vous.
Celui qui reçoit mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
et celui qui m’aime
sera aimé de mon Père ;
moi aussi, je l’aimerai,
et je me manifesterai à lui. »

Il faut cette mobilisation trinitaire pour que l’amour du Père soit vraiment démontré à notre humanité comme un cadeau de vie.
19 mai 2017 | 17:21
par Claude Ducarroz
Temps de lecture: env. 2 min.
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