Jeanne-Marie Ambly

Evangile de dimanche: reconnaître Celui qui vient…

L’évangile de ce premier dimanche de l’Avent tourne notre attention vers la venue du Fils de l’homme. La reprise du verbe ›venir’ et du substantif ›venue’ la met au cœur du texte. Les images employées évoquent une catastrophe planétaire (déluge) ou un malheur individuel (cambriolage). Une lecture superficielle pourrait nous faire percevoir cette venue comme un événement terrifiant à redouter. Est-ce de cela qu’il s’agit?

Ce que mettent en avant les paroles de Jésus c’est l’impréparation de ceux qui sont touchés par le déluge ou, pour la petite parabole qui suit, par le cambriolage. L’accent est mis sur le caractère inattendu de ces événements. S’ils sont vécus comme malheureux, c’est que ceux qu’ils touchent se sont laissés surprendre. Ils ne sont inquiétants que pour qui ne se doute de rien. Il s’agit donc de veiller et de se tenir prêt. Que l’un et l’une des deux hommes aux champs et des deux femmes au moulin soit pris-e et l’autre laissé-e ne relève pas de l’arbitraire mais dit la radicalité du partage opéré par la venue du Seigneur.

La comparaison avec le déluge donne à cette venue une dimension universelle. Tous sont concernés par l’événement. Le terme ›avènement’ (plus proche du texte originel) rendrait mieux compte de ce caractère cosmique. De cet avènement surgiront un ciel nouveau, une terre nouvelle, où il n’y aura plus de pleur ni de cri ni de peine, car l’ancien monde ne sera plus (Apocalypse 21, 1-4). La petite histoire du maître de maison surpris par un voleur a une tonalité plus personnelle, accentuée par le possessif ›votre Seigneur’. Le Seigneur du ciel et de la terre est aussi le Seigneur de chacun. Le malheur n’est pas sa venue, mais de ne pas le reconnaître.

La suite de l’évangile de Matthieu (25, 31-46) nous alerte. Pour reconnaître le Fils de l’homme et être reconnu de lui, quand il viendra dans sa gloire, il faut aujourd’hui le reconnaître  dans l’affamé, le prisonnier, l’étranger, le migrant en quête d’une terre d’asile… ceux à qui il s’identifie: «Ce que vous avez fait à l’un des plus petits d’entre les miens, c’est à moi qui vous l’avez fait.» Cette attention aux plus petits nous prépare à accueillir le Tout-petit qui nous sera donné en la nuit de Noël et le Seigneur de gloire qui viendra à la fin des temps.

Jeanne-Marie d’Ambly | 25.11.2016


Mat 24, 37-44
37 Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.
38 En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;
39 les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.
40 Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé.
41 Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée.
42 Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.
43 Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
44 Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.
Ce que mettent en avant les paroles de Jésus c’est l’impréparation de ceux qui sont touchés par le déluge (Illustration: Bernadette Lopez/Evangile et peinture)
25 novembre 2016 | 17:30
par Jeanne-Marie Ambly
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!