Pascal Fessard

Gaietés catholiques

Comment peut-on convenir que la morale chrétienne condamne l’homosexualité alors que, c’est indéniable, elle l’a si souvent abrité? Peut-être même enseigné si l’on songe que la promiscuité des petits séminaires a pu susciter d’autres vocations que celles escomptées. Fort heureusement, aujourd’hui, nos sociétés s’adoucissent envers des populations que nos aïeux discriminaient sans gêne; par un jeu de vases communicants, les séminaires se sont vidés.

Le christianisme se lie volontiers d’amitiés avec la morale naturelle; il veut voir la création comme le reflet le plus intime et le plus vrai de son créateur. Si, de facto, les sexes sont orientés vers la reproduction par l’étreinte des complémentaires, il paraît dès lors contre-nature d’unir les semblables, et la conclusion que l’homosexualité se dresse contre le projet de Dieu s’impose sans autre argument.

Mais la morale naturelle n’est pas chrétienne. L’enfant qui naît infirme et qui se trouve incapable d’assurer son salut devrait-il vivre alors même que la nature le condamne au trépas? La morale naturelle pourrait répondre non, mais pas le chrétien. Ce petit raisonnement à l’emporte-pièce nous apprend surtout que la nature est sujette à interprétation. Le coït est-il plus naturel que le sentiment amoureux qui s’éveille dans un cœur, fût-il hétérosexuel ou non? La souffrance immanquable que vit l’homosexuel dans sa propre quête d’identité témoigne en sa faveur que son penchant n’est pas une hallucination ou pire encore un artifice social, mais bien une force qui lui est naturelle. Ne parlait-on pas autrefois d’une maladie honteuse? Il s’agissait de reconnaître une faute de la nature plutôt que de la personne; le malheur fut parfois de vouloir la soigner.

Je ne souhaite pas à mon fils de trois ans de se découvrir un jour homosexuel, car cette voie progresse dans la souffrance et martyrise qui la suit. Cependant, la conversion chrétienne s’adresse à tous, à l’homosexuel y compris, pas dans le but dissimulé qu’il se convertisse à l’hétérosexualité, mais à Dieu, car sa quête, sa croix, sa sexualité sont un chemin de foi: oui, on peut être catholique et homosexuel. Un jour nous prierons des saints homosexuels, mais peut-être est-ce déjà le cas!

Par contre, je ne crois pas du tout aux théories dérivées des études de genre, du moins à ces idées tout droit échappées d’esprits diaboliques qui, pour laisser aux enfants le choix de leurs sexes, entravent leur éducation. J’éduque mon fils à devenir un homme, un mari, un père ou un prêtre, pas un homosexuel. S’il devait le devenir, ce serait de lui, par une force naturelle et non par un indéterminisme éducationnel le laissant tourner en rond dans l’espace à la recherche d’une improbable identité. L’identité surgit d’une confrontation positive.

Il y a une mode du gender qui incite à devenir homosexuel par choix, c’est un artifice à combattre pour le respect de ceux qui n’ont pas choisi de naître infirmes, de naître hommes ou de naître femmes, homos ou hétéros.
Il existe un bon critère de discernement entre un vrai homosexuel et un genderiste perdu, le premier peut éduquer un enfant à l’hétérosexualité quand bien même, lui, il ne l’est pas, le second n’en fera rien, ne sachant pas qui il est.

 

Pascal Fessard

18 octobre 2013 | 15:57
par Pascal Fessard
Temps de lecture: env. 2 min.
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