Guy Luisier

Les mots justice et paix sont féminins

Guy Luisier | Le groupe «Justice et paix» de l’Eglise catholique congolaise – conformément à son nom et à ses objectifs – est en première ligne pour une politique juste et équitable en République démocratique du Congo (RDC). Mais il a du travail, tant la situation électorale est chaotique et difficile! Va-t-on pouvoir organiser, en novembre et sereinement, les élections présidentielles et législatives que tout le monde appelle fortement de ses vœux. Rien n’est moins sûr, mais il ne faut pas baisser les bras.

Dans l’archidiocèse de Kananga, cette commission diocésaine vient de mettre sur pied une formation destinée à promouvoir l’organisation d’élections libres et à développer le sens civique des catholiques, tant en villes que dans les villages de brousse.

 La vie des villages du Congo repose fortement sur le sexe le plus fort, c’est-à-dire le féminin

Chaque paroisse était appelée à envoyer des paroissiens représentatifs à une journée de formation civique (lundi 11 juillet). Ces représentants auront charge, après la formation, de former à leur tour 400 citoyennes et citoyens de leurs lieux de vie. Voici la proportion demandée des représentants: un tiers d’hommes, un tiers de mamans et un tiers de jeunes filles, donc deux tiers de sexe féminin et ce n’est pas par hasard.

D’une part, la vie des villages du Congo repose fortement sur le sexe le plus fort, c’est-à-dire le féminin; et donc pour une propagation large des valeurs civiques à la veille des élections, les femmes sont en première ligne et c’est tant mieux. D’autre part, il faut combler le déficit de formation des jeunes filles et les rendre conscientes de leur place dans la vie civique et économique. Souvent attirées dans le mariage et la maternité trop tôt, elles sont laissées sur le bord de la route politique et se consacrent à la famille et à l’économie du travail, alors que leur voix devrait se faire entendre et leur situation concrète être prise en compte dans le débat politique.

Dans notre paroisse, on avait donc facilement trouvé les hommes à envoyer, plus difficilement les mamans, et c’était presque impossible de dénicher des jeunes filles capables de participer à une telle formation et à s’engager ensuite sur le terrain politique des hameaux. Cette difficulté illustre bien le problème.

De jeunes Congolaises
13 juillet 2016 | 14:49
par Guy Luisier
Temps de lecture: env. 1 min.
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