Pascal Fessard

Réformer l'Eglise?

Ce matin mon épouse me tire brusquement de cette agréable langueur où l’on se laisse doucement  réveiller par les premiers rayons du soleil printanier, filtrant à travers les volets.

  • Pourquoi tous les protestants veulent-ils maintenant réformer l’Eglise, comme si François allait tout changer. Les pasteurs ne pourraient pas eux-mêmes arrêter de divorcer avant de vouloir marier nos prêtres.

Il faut dire que mon fils fait la grasse matinée – quelle grâce ô miracle véritable! – et que ma femme a au moins deux heures d’avance sur moi. L’esprit en rodage, je formule une réplique embrumée, destinée à l’assurer poliment de mon écoute attentive.

  • Euh… ça divorce les pasteurs?
  • Bien sûr, peut-être même plus que les autres…

Tout le monde semble s’imaginer le pape François en grand réformateur, alors que nous possédons au moins une certitude, il n’a pour l’heure rien réformé du tout. Certes, il paie sa chambre d’hôtel, prend des bains de foule, vit simplement, dévie du protocole, parle d’abondance du coeur, est jésuite et s’appelle François. C’est différent, c’est certainement agréable, c’est nouveau pour la papauté mais pas pour l’Eglise!
On a l’impression que ce pape inattendu devrait transformer l’Eglise en profondeur, alors qu’en vérité les profondeurs de l’Eglise universelle ont accouché d’une nouvelle papauté. C’est l’Eglise d’où l’on vient qui a réussi ce miracle, celle de Jean-Paul II et Benoît XVI, celle du concile de Trente et de Vatican II, elle n’est pas à réformer, mais elle nous réforme. Le pape François ne la changera pas (et que l’on ne vienne pas nous dire, à la fin de son pontificat, qu’il portait tellement de promesses à ses débuts, mais qu’il n’en a réalisé aucune) il nous invite au contraire, chacun, avec lui, à notre rythme personnel, sur un chemin de conversion spirituelle. Telle est la réforme qu’il  nous propose, la seule vraiment marquée du sceau de l’Esprit Saint.

21 mars 2013 | 10:34
par Pascal Fessard
Temps de lecture: env. 1 min.
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