Guy Luisier

Le téléphone et le tarif local

Le téléphone tient une place centrale dans la vie des Congolais. Même les plus miséreux essaient de s’en procurer un, se serrant encore davantage une ceinture déjà très serrée! Car avoir un téléphone prouve que tout n’est perdu et qu’on est encore dans la course.

Aujourd’hui un de mes amis me raconte les difficultés qu’il a avec son téléphone: mauvaise qualité des appareils chinois vendus en ville, manque récurrent de crédits en minutes d’appels, mauvaise couverture des réseaux locaux, les pièges de la compétition commerciale entre les opérateurs, etc. etc…

«Bush parle dix minutes et est taxé 100 $.
Mobutu parle 3 heures et est taxé 10 $»

Plus tard la conversation dévie sur les difficultés et le stress qu’engendre, elle aussi, la vie en Europe et en Amérique. Il me raconte alors une conversation qu’il avait à ce sujet avec un ami qui se trouve actuellement aux Etats-Unis. Je lui fais remarquer que lui-même et son téléphone ne sont donc pas trop à plaindre puisqu’il peut appeler les Etats-Unis!

Pris au piège, il s’en sort par une pirouette en détournant le cours de notre échange sur cette histoire: Georges Bush senior et le dictateur congolais Mobutu se retrouvent en enfer.
Satan leur permet d’appeler chez eux pour avertir leur famille de leur infernale situation. Bush parle dix minutes et est taxé 100 $. Mobutu parle 3 heures et est taxé 10 $. Bush s’étonne et se plaint de cette injustice auprès de Satan, qui lui répond: Mais c’est normal. De l’enfer vers le Congo, c’est tarif local!

Heureusement que l’humour vient rafraîchir l’atmosphère.

Guy Luisier | 25.07.2016

Au Congo, avoir un téléphone prouve que tout n’est perdu et qu’on est encore dans la course.
25 juillet 2016 | 10:38
par Guy Luisier
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