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Homélie

Homélie TV du 12 juin 2016 (Lc 7, 36-50)

Père Benno Zünd – Eglise Saint-Pierre, Wil (SG)

Chers sœurs et frères en Christ,

Imaginez qu’une fois, une femme survienne de nulle part et se précipite, pour se jeter ici, parterre, devant l’autel, et qu’elle commence à sangloter bruyamment, en faisant appel à Jésus. Je soupçonne que, beaucoup pourrait penser, «mais qu’est-ce qu’il lui arrive à cette malade mentale?». Une situation embarrassante.

Comme cela a dû être embarrassant pour Simon, le pharisien: Jésus et les invités étaient à table et soudain, une femme vient, se rapproche de Jésus et commence à pleurer. Avec ses cheveux détachés, elle sèche les pieds de Jésus et les frotte avec de l’huile. Simon avait dû plus ou moins penser: «Que cela puisse se passer dans ma maison, non mais dites-moi que je rêve… Si Jésus était un prophète, il saurait à quel genre de femme il a affaire. Comment peut-il se laisser toucher de la sorte».

«Jésus donne un espace pour vivre»

Mais Jésus est différent. Il ne regarde pas à l’extérieur de cette femme, mais il voit dans son cœur. Puis il voit le désir d’une vie nouvelle, différente, de pardon, et d’amour. Et la femme le sent: il porte sur moi un regard différent de celui des autres. Ce Jésus ne me méprise pas, ne me regarde pas de haut (avec condescendance). Il ne me repousse pas. Il me pardonne, il me donne de l’air pour respirer, il me donne de nouveau un espace pour vivre.

Ainsi commence une nouvelle vie pour cette femme.

Quand une personne fait l’expérience d’être accepté telle qu’elle est, son cœur s’allège et peut s’ouvrir. Ce qui se trouve enfouit dans les profondeurs de cette femme jaillit à travers ses larmes, des larmes de repentir, des larmes de joie, des larmes de reconnaissance.

«Nous avons besoin de gens qui nous donnent une nouvelle chance»

Nous aspirons tous à ne pas être méprisé, et ne pas être regardé de haut, même si d’autres peuvent avoir une raison suffisante pour le faire.

Nous désirons tous que notre passé ne nous soit pas constamment reproché et jeté à la figure.

Nous avons besoin de gens qui puissent pardonner et oublier.

Nous avons toujours besoin de gens qui nous donnent une nouvelle chance, qui nous permettent de recommencer à zéro et laisser le passé derrière nous.

Je vous invite à réfléchir à une situation où vous-même pourriez vivre quelque chose de similaire à cette femme. Que vous pourriez découvrir comment, dans votre situation qui suggère le mépris certain, ce soit le pardon qui vous ait été attribué, bien que vous ne l’attendiez pas.

«Votre péché est pardonné» : dit Jésus à la femme, sans condition, sans aucun reproche. Et il lui permet d’oindre ses pieds, en ne lui ôtant rien de sa dignité.

Chers ami, c’est certain que l’affectueux pardon est offert à tous. Le pape François décrit ce pardon de Dieu de la manière suivante:

«Le pardon est une graine, une caresse de Dieu. La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme l’amour d’un père et d’une mère, auquel leur enfant se trouve profondément à cœur.

Il s’agit vraiment d’un amour passionné. Il vient du cœur et il est, bien sûr, profondément mis en mouvement par la tendresse et la sympathie, et par l’indulgence et le pardon.»

Et nous, quelle est notre réponse?
La réponse appropriée est probablement: de la reconnaissance et la volonté de donner tendresse et compassion, tolérance et pardon, aussi à nos frères humains.

Amen.

(Traduction : Gregory Roth)


11e Dimanche du temps ordinaire

Lectures bibliques : 2 Samuel 12, 7-10.13; Psaume 31; Galates 2, 16.19-21; Luc 7, 36–8, 3


 

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12 juin 2016 | 10:20
Temps de lecture: env. 2 min.
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