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Homélie

Homélie du 17 juillet 2016 (Lc 10, 38-42)

Chanoine Roland Jacquenoud – Abbaye de Saint-Maurice

Mes frères, mes sœurs,

Saint Paul nous parlait d’un mystère grandiose, caché depuis toujours, qui est manifesté maintenant : « Le Christ est parmi vous, lui, l’espérance de la gloire » (Col 1, 27). Présence du Christ parmi nous, présence de Dieu parmi nous : voici le mystère dévoilé dans la révélation de Jésus Christ, parce qu’il est Dieu fait homme qui vit au milieu de nous, qui vit en nous.

Aujourd’hui, l’évangile nous parle d’une rencontre : Jésus entre dans un village, et une femme nommée Marthe le reçut. Et puis tout de suite, notre regard est amené vers Marie, sa sœur, qui est aux pieds du Seigneur. Nous entendons les plaintes de Marthe : Est-ce que tu ne pourrais pas dire à ma sœur de m’aider dans le service ? Et la réponse du Seigneur : « une seule chose est nécessaire » (cf. Lc 10, 42).

«Dieu, en Jésus Christ, visite Marthe»

Lorsque nous lisons cet évangile, il peut nous arriver – en tout cas il m’est arrivé – de trouver que le Seigneur était bien injuste avec Marthe, qui se dévoue pour lui faire un bon repas, pour lui accorder une belle hospitalité. Et pourtant la phrase que nous avons mise en évidence tout à l’heure : « Une femme nommée Marthe le reçut » (Lc 10, 38), devrait nous aider à comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans l’Evangile. Jésus, c’est Dieu parmi nous, et voici que Dieu, en Jésus Christ, visite Marthe. Il est bien écrit : « Marthe le reçut ». Et voici que Marthe prend Jésus chez elle, le fait asseoir dans le salon et court à la cuisine. Reste Marie, qui se met aux pieds de Seigneur, et qui l’écoute. Je ne sais pas si vous avez été un jour ou l’autre reçu par un ami cher, qui au moment où vous arrivez chez lui vous plante là, parce qu’il lui faut encore s’occuper pendant une demi-heure de la viande qui n›a pas fini de cuire. Vous êtes d’accord que, même si l’intention est bonne, peut-être que moi, qui suis l’invité, j’avais envie de parler avec cet ami que je n’avais plus vu depuis si longtemps, avec cet ami qui, bien qu’il m’ait invité, n’est pas là à ce moment.

Je pense que c’est exactement ce qui ce passe dans l’Evangile d’aujourd’hui. Et ici, l’ami reçu, c’est Dieu lui-même, qui vient visiter Marthe, qui vient visiter Marie, qui vient nous visiter. Dans cet évangile il est dit une chose capitale pour notre vie : Jésus vient nous visiter, et bien souvent nous avons de bonnes, de « saintes » raisons, pour ne pas être attentifs à sa visite, pour ne pas être attentifs à sa conversation, pour ne pas être attentifs aux paroles qu’il veut dire à nos âmes.

«La visite du Seigneur c’est maintenant»

 

Le temps de la visite du Seigneur à chacun d’entre nous, dans chacune de nos maisons, c’est maintenant. Ce n’est pas demain, ce n’est pas dans une heure, ce n’est pas dans une demi-heure. C’est maintenant. « Je commencerai à m’occuper des choses spirituelles plus tard, quand je serai âgé ». Croyez-en mon expérience, on  n’est jamais assez âgé pour s’occuper vraiment des choses spirituelles ! C’est maintenant que Jésus veut entrer dans nos âmes, c’est maintenant qu’il veut nous visiter, c’est maintenant qu’il veut nous donner l’abondance de sa consolation, la consolation de sa présence en nous et parmi nous. C’est maintenant que nous devons le recevoir.

Trois hommes ont visité Abraham au chêne de Mambré. Trois hommes à qui Abraham s’adresse en disant tantôt « tu », tantôt « vous », trois hommes dont il est dit que c’est « le Seigneur ». La tradition a vu dans ce texte de la Genèse (18, 1-10) que nous avons lu à la première lecture une première image du Dieu UN et Trine, de la Sainte Trinité. Lorsque le Seigneur visite Abraham, ce sont les Trois qui le visitent.

Mes frères, mes sœurs, aujourd’hui Jésus veut nous visiter, parce que Dieu, le Dieu trois fois Saint, celui que l’Univers ne peut contenir, veut nous nous visiter, veut venir chez nous, veut venir en nous. Ne remettons pas, même pour de bonnes raisons, l’accueil de sa grâce et de sa présence à demain. Ce serait dommage. Même si sans doute demain ce ne sera pas trop tard, pourtant c’est déjà aujourd’hui et maintenant que nous pouvons vivre et expérimenter l’abondance de son amour, l’abondance de sa consolation, l’abondance de sa joie, qui vient nous réconforter, qui vient nous combler dès aujourd’hui, si nous le recevons dans notre maison. Amen


16e Dimanche du temps ordinaire

Lectures bibliques :

Genèse 18, 1-10a; Psaume 14; Colossiens 1, 24-28; Luc 10, 38-42


 

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17 juillet 2016 | 09:57
Temps de lecture: env. 3 min.
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