Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.” Luc 16, 1-13. (Illustration: Bernadette Lopez/Evangile et peinture)
Homélie

Homélie du 18 septembre 2016 (Lc 16, 1-13)

Abbé Bernard Miserez – Eglise Saint-Pierre-aux-Liens, Bulle, FR

Çà devait être une histoire connue, celle que raconte Jésus à ses disciples. Puisée sans doute dans les faits divers de l’époque. Rien n’a changé, direz-vous. Hélas, les affaires liées à l’argent sont toujours d’actualité.

Ce gérant malhonnête nous révèle en fait que l’argent peut prendre toute la place dans une vie et, telle une obsession, il crée un appétit boulimique jusqu’à devenir un but en soi.

Avoir, avoir et avoir encore jusqu’à se laisser posséder par ce que l’on croit posséder.  Pour le dire autrement, le culte de l’argent est une forme du culte de soi-même. D’ailleurs, c’est cela une idole : une image qui me ressemble et qui est sans vie.

Les astuces de ce gestionnaire vont cependant émerveiller son maître, car l’habileté à gagner davantage sollicite adresse et ingéniosité. Bien plus, et  cela qui fera l’admiration du maître, ce gérant va faire de l’argent non plus un but, mais un moyen. En réduisant frauduleusement à chacun des débiteurs son dû, cet homme assure en quelque sorte son avenir auprès de ses complices. Cet acte, certes malhonnête, lui garantit un réseau sur lequel il garde le pouvoir.

Le chemin de la vraie liberté

Jésus, en commentant cette parabole, nous dévoile le chemin de la vraie liberté.  Ce gérant si habile montre la capacité de l’homme à inventer sa vie en  allant jusqu’au bout de son désir pour assurer sa sécurité.

Une question se pose alors. Quel est le désir profond pour lequel je suis prêt à tout risquer ? Et Jésus, nous venons de l’entendre, va plus loin. Il identifie deux chemins possibles : Dieu ou l’argent ! Lequel des deux est notre maître ? Et Jésus d’ajouter : « Vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’argent.

«L’enjeu de cet Evangile nous ouvre le cœur à la confiance»

Ces paroles sont claires. Elles ne viennent aucunement condamner qui que ce soit. Elles sont, au contraire, au service du discernement que nous avons toujours à faire pour demeurer des filles et des fils de la lumière. Nous le sentons bien. L’enjeu de cet Evangile, ce matin, est redoutable. En même temps, il nous ouvre le cœur à la confiance.

Parfois, nous nous décourageons devant nos pauvretés, nos échecs, notre peu de foi. Nous nous sentons hors course devant les appels de Jésus. Incapables. Nous avons l’impression que notre vie de croyant s’émiette et se délite.

Oser se recevoir de Dieu

Aujourd’hui, Jésus nous incite à inventer nos chemins de foi, à mettre en œuvre toutes les énergies qui sont en nous comme des pépites en attente de croissance. Tout ce que nous sommes, tels que nous sommes, peut servir à donner visage au Royaume de Dieu. Il suffit de nous risquer dans l’inconnu et dans l’imprévisible. Mieux encore, mes amis, oser se recevoir de Dieu. Au fond, notre espérance, c’est le Christ ressuscité. Sa vie nous est donnée depuis toujours. Notre Oui à sa vie nous tient dans l’espérance.

Pour cela, frères et sœurs bien-aimés, il y a en chacune et chacun de nous ce trésor incomparable qu’on appelle la confiance. Humblement, puisque nous sommes les filles et les fils de la lumière, nous verrons luire sur le plus banal de nos journées la lumière qui ne s’éteint jamais.
Amen


25e dimanche du temps ordinaire

Lectures bibliques :
Amos 8, 4-7; Psaume 112; 1 Timothée 2, 1-8;  Luc 16, 1-13


 

Le gérant lui dit : «Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.» Luc 16, 1-13. (Illustration: Bernadette Lopez/Evangile et peinture)
18 septembre 2016 | 09:21
Temps de lecture: env. 2 min.
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