4e dimanche de l'Avent/photo:cath.ch
Homélie

Homélie du 24 décembre 2017 (Lc 1, 26-38)

Abbé Philippe Blanc – Église St-Pierre, Fribourg

 

           

En relisant la Parole de Dieu, nous pouvons constater avec quelle fidélité Dieu ne cesse de venir à la rencontre de l’humanité. Plus précisément, il vient à la rencontre de chacune et de chacun d’entre nous, là où nous en sommes de notre parcours de vie, et quels que soient les chemins qui nous ayons pu emprunter.

Un inattendu qui bouscule

Dans notre désir de tout maîtriser, nous voudrions prévoir et organiser cette rencontre à notre façon, à notre mesure. Un peu comme le roi David imaginait bâtir une demeure pour Dieu en prenant l’exemple de sa propre maison. Mais Dieu ne se laisse pas enfermer dans nos calculs. Il vient sans cesse nous surprendre. Il se manifeste dans un inattendu qui vient nous bousculer. En venant vers nous, il nous révèle ou nous rappelle qu’il est pour nous un père, selon les mots du livre de Samuel. En conséquence, nous sommes pour lui des fils et des filles bien-aimés.

Le bonheur de nous donner

Comme le psalmiste, nous aimons chanter que ce Dieu qui nous visite est pour nous un roc et le salut. Son amour et sa fidélité donnent un vrai sens à notre histoire et ne cessent d’ouvrir des chemins nouveaux pour une authentique espérance. Et Dieu se fait tellement proche qu’il nous invite à une relation d’alliance. Il se donne à nous et, en lui, nous découvrons le bonheur de nous donner et de participer à la fécondité de l’amour. Ainsi, Dieu nous associe à son œuvre. En venant en notre chair, Jésus nous révèle que toute chair peut être sacrement de la présence de Dieu. C’est bien lui qui manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui révèle la sublimité de sa vocation (cf. GS 22).

Rendre présente la bonne nouvelle de Noël

L’évangile de ce quatrième dimanche de l’Avent nous étonne et nous émerveille. Alors que nous avons conscience de nos limites et de nos incapacités, alors que nous sommes parfois confrontés à la stérilité dans nos actions et nos engagements, voilà que la Parole retentit et nous invite à relever la tête. A la suite de la jeune fille de Nazareth, il nous faut tourner notre regard et notre cœur vers ce Dieu qui vient et nous offrir simplement à lui. Après avoir dit « comment cela va-t-il se faire », n’oublions pas de conclure par « que tout m’advienne selon ta parole ». C’est au cœur de ce dialogue de confiance que nous découvrons notre vocation personnelle : participer dans notre chair au mystère de l’amour de Dieu. Pour nous, le vrai défi est là : permettre à l’amour de Dieu d’advenir dans notre temps, dans notre culture, dans notre vie à travers notre propre humanité. Il s’agit de s’éveiller et de se rendre présent à cette bonne nouvelle : c’est Noël sur la terre chaque jour, car Noël, ô mon frère, c’est l’amour ! Marie a expérimenté cela en se mettant à la disposition de la volonté de Dieu : « voici la servante du Seigneur » et ainsi la jeune fille vierge est devenue la mère de Jésus et de ce magnifique peuple de ses disciples.

Nous mettre en route

Arrivés au terme de notre chemin d’Avent, nous ne célébrons pas la fin d’une histoire. C’est une aventure nouvelle qui commence bientôt et nous en serons les pionniers, les prophètes et les missionnaires. Avec joie et espérance nous voulons proclamer le Verbe fait chair, le proclamer par nos paroles et aussi à travers nos vies. Et puisque rien n’est impossible à Dieu, n’hésitons pas à nous mettre en route, à nous laisser conduire, à trouver notre joie à servir l’amour et à répandre la Bonne Nouvelle.


4e dimanche de l’Avent – Année B

Lectures bibliques : 2 Samuel 7, 1-5, 8-16; Psaume 88 (89); Romains 16, 25-27; Luc 1, 26-38


 

4e dimanche de l'Avent/photo:cath.ch
24 décembre 2017 | 09:25
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!

plus d'articles de la catégorie «Homélie»