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Homélie

Homélie de l'Ascension, 18 mai 2023 (Mt 28, 16-20)

Père Jean-Marie Cettou – Eglise Sainte-Thérèse, Lausanne

L’Ascension du Seigneur à partir du catéchisme

Cette fête nous invite selon la prière du Notre Père à vivre sur la terre comme au ciel.

Le mystère pascal arrive à son sommet par l’Ascension du Christ à la droite du Père. Il est impossible d’évaluer l’évènement de grâce qui a atteint les consciences des croyants depuis que le Christ est remonté au ciel. Mais il est certain qu’un fleuve de vie, celui qui jaillit en permanence du trône de Dieu et de l’Agneau s’est répandu sur l’Eglise jusqu’à ce jour.

C’est de cela que saint Luc témoigne dans le récit des Actes de ce jour. (Ce cher Théophile désigne chaque baptisé, chaque croyant en particulier) « Dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a enseigné depuis le moment où il commença jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisi. » (Ac 1,1-2)

La promesse de Jésus au moment de l’Ascension s’est réalisée. Les textes de ce jour nous replace la scène devant nos yeux de la foi. En ce moment nous devrions nous sentir contemporains de ce moment.

 » JESUS EST MONTE AUX CIEUX, IL SIEGE A LA DROITE DE DIEU, LE PERE TOUT-PUISSANT « 

  » Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s’assit à la droite de Dieu  » (Mc 16, 19). Le Corps du Christ a été glorifié dès l’instant de sa Résurrection comme le prouvent les propriétés nouvelles et surnaturelles dont jouit désormais son corps en permanence (cf. Lc 24, 31 ; Jn 20, 19. 26).

Mais pendant les quarante jours où il va manger et boire familièrement avec ses disciples (cf. Ac 10, 41) et les instruire sur le Royaume (cf. Ac 1, 3), sa gloire reste encore voilée sous les traits d’une humanité ordinaire (cf. Mc 16, 12 ; Lc 24, 15 ; Jn 20, 14-15 ; 21, 4). La dernière apparition de Jésus se termine par l’entrée irréversible de son humanité dans la gloire divine symbolisée par la nuée (cf. Ac 1, 9 ; cf. aussi Lc 9, 34-35 ; Ex 13, 22) et par le ciel (cf. Lc 24, 51) où il siège désormais à la droite de Dieu (cf. Mc 16, 19 ; Ac 2, 33 ; 7, 56 ; cf. aussi Ps 110, 1).

Ce n’est que de manière tout à fait exceptionnelle et unique qu’il se montrera à Paul  » comme à l’avorton  » (1 Co 15, 8) en une dernière apparition qui le constitue apôtre (cf. 1 Co 9, 1 ; Ga 1, 16).

Différence de manifestation entre la gloire du Christ ressuscité et celle du Christ exalté à la droite du Père

 Le caractère voilé de la gloire du Ressuscité pendant ce temps transparaît dans sa parole mystérieuse à Marie-Madeleine :  » Je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu  » (Jn 20, 17). Ceci indique une différence de manifestation entre la gloire du Christ ressuscité et celle du Christ exalté à la droite du Père. L’événement à la fois historique et transcendant de l’Ascension marque la transition de l’une à l’autre.

Cette dernière étape demeure étroitement unie à la première, c’est-à-dire à la descente du ciel réalisée dans l’Incarnation. Seul celui qui est  » sorti du Père  » peut  » retourner au Père  » : le Christ (cf. Jn 16, 28).  » Personne n’est jamais monté aux cieux sinon le Fils de l’Homme qui est descendu des cieux  » (Jn 3, 13 ; cf. Ep 4, 8-10). Laissée à ses forces naturelles, l’humanité n’a pas accès à la  » Maison du Père  » (Jn 14, 2), à la vie et à la félicité de Dieu. Le Christ seul a pu ouvrir cet accès à l’homme,  » de sorte que nous, ses membres, nous ayons l’espérance de le rejoindre là où Lui, notre Tête et notre Principe, nous a précédés  » (Préface de l’Ascension)

L’élévation sur la Croix annonce l’élévation de l’Ascension au ciel

 » Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi  » (Jn 12, 32). L’élévation sur la Croix signifie et annonce l’élévation de l’Ascension au ciel. Elle en est le début. Jésus-Christ, l’unique Prêtre de l’Alliance nouvelle et éternelle, n’est pas  » entré dans un sanctuaire fait de mains d’hommes (…) mais dans le ciel, afin de paraître maintenant à la face de Dieu en notre faveur  » (He 7, 24). Au ciel le Christ exerce en permanence son sacerdoce,  » étant toujours vivant pour intercéder en faveur de ceux qui par lui s’avancent vers Dieu  » (He 9, 25). Comme  » grand prêtre des biens à venir  » (He 9, 11), il est le centre et l’acteur principal de la liturgie qui honore le Père dans les cieux (cf. Ap 4, 6-11).

Le Christ, désormais, siège à la droite du Père :  » Par droite du Père nous entendons la gloire et l’honneur de la divinité, où celui qui existait comme Fils de Dieu avant tous les siècles comme Dieu et consubstantiel au Père, s’est assis corporellement après qu’il s’est incarné et que sa chair a été glorifiée  » (S. Jean Damascène, f. o. 4, 2 : PG 94, 1104C).

Les apôtres témoins du « règne qui n’aura pas de fin »

La session à la droite du Père signifie l’inauguration du règne du Messie, accomplissement de la vision du prophète Daniel concernant le Fils de l’homme :  » A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire à jamais, qui ne passera point et son royaume ne sera point détruit  » (Dn 7, 14). A partir de ce moment, les apôtres sont devenus les témoins du  » Règne qui n’aura pas de fin  » (Symbole de Nicée-Constantinople).

Jésus s’approcha d’eux et leur adresse ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».(Mt, 28,18-20).
Fais Seigneur que nous restions toujours avec toi.

Amen.

Ascension
Lectures bibliques : Actes 1, 1-11; Psaume 46; Ephésiens 1, 17-23; Matthieu 28, 16-20

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18 mai 2023 | 09:35
Temps de lecture : env. 4  min.
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