Baptistère (XIIe, XIIIe), piazza del Duomo, Parme, Emilie-Romagne, Italie | © Fickr/Bernard-Blanc/CC BY-NC-SA 2.0
Homélie

Homélie du 10 janvier 2016 (Lc 3, 15-22)

Père Claude Etienne – Institut La Pelouse, Bex

Baptême du Seigneur

Lectures bibliques : Isaïe 40, 1-5.9-11; Psaume 103; Tite 2, 11-14 ; 3, 4-7; Luc 3, 15-16.21-22


 

Cette foule se présentant au baptême de Jean représente tout le peuple de l’ancienne Alliance aux aguets du Messie tant attendu. C’est aussi une foule de pécheurs avides de purification : publicains, prostituées, magistrats, docteurs de la Loi,  politiciens, soldats… tous ont quelque chose à se reprocher.  Jésus se reconnaît membre de ce peuple. Dans une démarche communautaire, Il demande à Jean le baptême non pas pour la purification de ses fautes, mais en solidarité avec ce peuple de pécheurs. Il s’immerge dans un peuple pécheur. Il reconnaît en Jean-Baptiste celui qui prépare les chemins du Seigneur.

Nous sommes à la charnière de temps nouveaux. Jésus va commencer sa vie publique  et salue en Jean-Baptiste l’Ancien Testament qui s’achève. A peine baptisé, Jésus s’est mis en prière. Et soudain le ciel s’ouvre et « ce qui ressemble à une colombe » descend au-dessus de Jésus et une voix venue du ciel : « C’est toi mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré». Dès cet instant, Jésus est « consacré » dans sa mission d’évangélisateur, de Messie, de porte-parole de Dieu. En quelque sorte Jean-Baptiste transmet le flambeau de l›annonce du pardon des péchés à Jésus.

Faire triompher la vie de Jésus dans notre existence

Concrètement quelle signification donnons-nous à notre baptême à la lumière de celui de Jésus ? Ne pourrait-on pas comparer le baptême à une immersion ? Plongés dans l’eau à la suite de Jésus pour entrer dans une nouveauté, une nouvelle naissance. Ce passage est toujours en cours : on n’a jamais fini de faire triompher la vie de Jésus dans notre existence, devenir des porteurs de vie. Ce qui nous engage à refuser l’injustice, à regarder et traiter chaque être humain avec respect et dignité, à s’opposer à la violence et à l’instinct de domination. C’est ainsi que nous serons des vivants, des transmetteurs de vie.

Entrer dans la vérité, la justice et l’amour

Nous ne sommes pas baptisés une fois pour toutes. C’est l’affaire d’une vie. Quoi que l’on dise, il est long le chemin qui conduit à la liberté, à la libération de tout notre être.
En chacun de nous, il y a le péché qui fait de nous un esclave, qui nous enchaîne par habitude. Nous sommes tous sous l’influence de dépendances qui nous paralysent…
A chacun de nous de faire le pas décisif pour sortir de la médiocrité et entrer dans la vérité, la justice et l’amour.
Le baptême est un chemin de délivrance.
A nous aussi Dieu nous dit »Tu es mon fils bien-aimé », tu es en voie de divinisation.

Etre missionnaire dans la mesure où on a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ

Puissent tous les baptisés du monde se sentir investi comme le Christ de la mission de révéler au monde l’amour de Dieu pour l’humanité. Comme nous le rappelle le Pape François dans son encyclique « La joie de l’Êvangile » : En vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire (cf. Mt 28, 19). Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation… car s’il a vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ. Malheureusement, les baptisés délaissent trop souvent le navire de l’Eglise pour s’embarquer  sur des coquilles de noix à la navigation incertaine, pour une destination problématique.

Soyons ensemble témoins de l’amour de Dieu

En cette année jubilaire de la Miséricorde, soyons ensemble les porteurs et les témoins de l’amour de Dieu auprès de ceux et celles qui attendent un signe libérateur, à l’image de ce peuple qui était en attente sur les bords du Jourdain… Leur attente n’a pas été déçue, du moins pour ceux qui ont su reconnaître en Jésus le Messie tant espéré. Si nous n’en sommes pas convaincus, regardons les premiers disciples, qui immédiatement, après avoir reconnu le regard de Jésus, allèrent proclamer pleins de joie : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41).

Baptistère (XIIe, XIIIe), piazza del Duomo, Parme, Emilie-Romagne, Italie | © Fickr/Bernard-Blanc/CC BY-NC-SA 2.0
11 janvier 2016 | 11:50
Temps de lecture: env. 3 min.
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