Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. »/Photo:evangile-et-peinture.org
Homélie

Homélie du 28 octobre 2018 (Mc 10, 46b – 52))

Abbé Wolfgang Birrer – Basilique Notre-Dame, Lausanne

« Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! … Rabbouni, que je retrouve la vue ! ». Aujourd’hui, c’est Bartimée, le fils de Timée, celui qui était aveugle,  qui nous conduit à Jésus, qui va nous aider à grandir dans notre lien à Jésus.

Tout d’abord, Bartimée, par son insistance, nous redit qu’il vaut la peine de toujours s’adresser à Jésus. Il entend, attentif à chacun. Il vaut la peine de crier vers Lui, malgré la quantité d’obstacles qui peut parfois sembler se trouver entre nous et Lui. Il vaut la peine de crier vers lui, de Le chercher avec confiance, malgré les obstacles, même s’ils provenaient de la part de ceux qui devraient pouvoir nous aider, ou du moins qui auraient pu être des soutiens pour nous.

Notre besoin d’être sauvé

Bartimée nous dit qu’il vaut la peine de se tourner vers le Christ, parce qu’il connaît intimement son besoin d’être sauvé. A l’instar de chacun, Bartimée a besoin d’être sauvé, parce que son cœur aspire à la vie – de même que les nôtres. Bartimée sent que, seul, il n’y arrive pas. Il a besoin du Christ. Il est dépendant de Lui pour la réalisation de ses souhaits vitaux, profonds, fondamentaux. Heureuse dépendance de Bartimée à Jésus. Puissions-nous à sa suite dépendre toujours davantage de Jésus. Puissions-nous trouver dans le Christ notre point d’ancrage vital, même dans la supplication !

Favoriser la vie

Dans un deuxième temps, la foule encourage Bartimée : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle ». Ici, la foule a converti son regard sur Bartimée. C’est un appel pour nous : en tant que chrétiens, en tant que disciples du Christ aujourd’hui, nous sommes invités à encourager, à favoriser et à être au service de toute rencontre véritable avec le Seigneur. L’idée est de convertir notre regard sur le prochain. Voir l’autre dans ses besoins, le reconnaître, en prendre soin, ne serait-ce « qu’en » prenant l’autre en compte.

Nous ne pouvons pas sauver et enlever la misère du monde entier. Mais c’est à la portée de tous de souhaiter le meilleur à l’autre, de l’assurer de ses prières, de ses bons vœux, de sa paix. Cela peut paraître très simple. Et pourtant, ce type d’encouragements, cette manière de faire a aussi su aider Bartimée à finalement trouver son chemin vers Jésus. Des paroles de vie de notre part peuvent aider notre prochain sur son chemin de vie, peuvent lui donner de l’élan, peuvent favoriser la vie et même pourquoi pas donner un petit avant-goût d’une bouleversante rencontre avec le Seigneur.

Attentif aux autres

Enfin, Bartimée, cet homme sauvé, exaucé, suit dorénavant Jésus : « Il suivait Jésus sur le chemin ». Il ne cesse pas d’être disciple. Il continue à être en chemin avec Lui. Il poursuit donc de grandir en tant que chrétien. Il sera certainement resté attentif à la présence et aux appels de Dieu dans sa vie, tout en étant attentif aux autres. Lui qui a bénéficié du regard de vie du Christ posé sur lui, il aura, à plus forte raison une fois guéri de sa cécité, su envisager ses contemporains avec quelque chose de la qualité de regard de Jésus. On peut imaginer que son regard aura dit quelque chose de la beauté de Dieu pour les autres.

Le regard encourageant du Christ sur nous

C’est sur chacun de nous que le Christ a déjà posé son regard de vie et de paix (par exemple lors de notre baptême, lorsque nous avons été personnellement baptisé au nom du Dieu trois fois saint). Puissions-nous, forts de ce regard aimant et encourageant du Christ sur nous, continuer à grandir en tant que chrétiens et dire à nos contemporains quelque chose de la tendresse et de la solidarité de Dieu pour tous. Nous aussi, nous pouvons envisager le monde et les autres avec un regard de vie et de paix, parce que nous sommes inclus dans le champ de vision du Christ, Lui qui nous voit chacun avec la même attention avec laquelle il a vu et accueilli Bartimée.

Que le Christ, dans le don de la sainte Communion, nous donne de vivre quelque chose de l’expérience bouleversante de Bartimée : nous Lui redisons ce qui nous tient à cœur et nous nous laissons combler par le Christ présent, vivant et agissant dans sa sainte Eucharistie.

Merci Seigneur, de rester proche de nous et présent à nous, comme tu le fus jadis avec Bartimée.

Amen.


30ème Dimanche du temps ordinaire , Année B

Lectures bibliques : Jérémie 31, 7 – 9 ; Psaume 125 (126) ; Hébreux 5, 1 – 6 ; Marc 10, 46b – 52


 

 

 

 

Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. »/Photo:evangile-et-peinture.org
28 octobre 2018 | 09:40
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