« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”/Photo:evangile-et-peinture
Homélie

Homélie TV du 2 octobre 2016 (Lc 17, 5-10)

Abbé Roman Giger – Eglise St-Peter, Wil (SG)

«Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites: ›Nous sommes de simples serviteurs: nous n’avons fait que notre devoir’».

Frères et sœurs,
Est-ce que ces paroles veulent dire que nous devons vivre la tête baissée?
Jésus n’a sans doute pas pu imaginer cela. Au moment de notre baptême, nous sommes marqués de l’huile sainte.
Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont marqué les rois de cette onction. De fait, l’onction de notre baptême marque notre destinée royale: nous pouvons vivre comme des êtres royaux, la tête haute.

La foi et la vie : un cadeau permanent

Aucun de nous ne peut imaginer qu’il ne vaut rien.
Car le baptême fait de nous des fils et des filles de Dieu. Dans l’évangile de Jean, Jésus dit clairement à ses disciples: ›Je ne vous appelle plus mes serviteurs, mais mes amis’.

Donc, aux yeux du Seigneur, nous avons du prix et nous sommes uniques. Et pourtant Jésus parle des esclaves, qui doivent accomplir leur tâche.
Que veut-il nous dire par là? Il nous dit simplement ceci: ›Vous les humains, ne vous méprenez pas’.
Ne faites pas comme si vous aviez votre vie entre vos seules mains. Non, pensez-y, la foi et la vie sont et restent, en définitive, un cadeau permanent.

La foi va de pair avec la reconnaissance

C’est pourquoi notre foi est marquée de la reconnaissance. Un être humain commence à croire quand il éprouve ceci: dans la vie, beaucoup, et même le plus important, – pensons à notre santé ou à des relations épanouissantes – constituent des cadeaux.
Bien sûr, nous pouvons faire beaucoup pour rester en santé, bien sûr il faut notre concours pour avoir des relations pleines et épanouissantes, mais en fait, ce sont toujours des cadeaux.

La foi va de pair avec la reconnaissance. Et la reconnaissance, frères et sœurs, n’est pas simplement donnée au départ. Elle doit être acquise.
Souvent les parents demandent à leurs enfants, lorsqu’ils ont reçu quelque chose: «Tu as dit merci?».
Mais nous aussi les adultes nous devons apprendre durant toute notre vie, la reconnaissance du cœur.

Apprendre la reconnaissance

Dimanche prochain, l’évangile évoquera les dix lépreux que Jésus guérit. Mais un seul d’entre eux va revenir pour remercier le Christ de son geste.
Comment apprendre la reconnaissance? Qu’est ce qui nous rend reconnaissants, frères et sœurs?
Laissez-moi citer trois lieux qui suscitent en nous la  reconnaissance.

La première école de la gratitude est celle de l’amitié et de l’amour. Lorsque nous vivons une vraie amitié et de l’amour, nous devenons naturellement reconnaissants. Quand cela se passe entre deux êtres, alors  s’installe une atmosphère propice aux remerciements fréquents.
Lorsque nous vivons de l’amitié et de l’amour, nous avons le devoir presque automatique d’offrir à nos proches des signes de reconnaissance: des mots doux, des courriers enthousiastes, de petites surprises.

La deuxième école de la gratitude est celle de la nature. Beaucoup ressentent précisément dans la nature, quelque chose de la grandeur et de la puissance de Dieu.
Croire, c’est savoir s’étonner. Nous les humains, nous avons besoin de Dieu, mais pas uniquement dans le ciel. Nous devons ouvrir les yeux et nous étonner de la beauté de la création. Dans chaque plante, dans chaque fruit, dans chaque pierre, dans chaque animal nous percevons quelque chose de la grandeur de Dieu.
«Que tes œuvres sont admirables», dit le Psalmiste. Oui, admirer la Création peut nous rendre profondément reconnaissants. En ce dimanche, en beaucoup d’endroits, on va fêter les récoltes. La joie des récoltes nous conduit à remercier Dieu.

Et enfin, il y a une troisième école de la gratitude: le souvenir. Lorsque nous faisons mémoire de notre existence, en repensant aux épisodes de notre vie, nous pouvons remercier Dieu pour tant de choses. Parfois des personnes deviennent reconnaissantes au moment où elles célèbrent un jubilé ou un anniversaire, en considérant tout ce que la vie leur a offert.

La foi ouvre à la reconnaissance. C’est ce que je vous souhaite et nous souhaite: que nous devenions toujours, à nouveau, des êtres reconnaissants.
Car, au final, c’est la gratitude qui nourrit et renforce notre foi.

Amen.


27e dimanche du temps ordinaire

Lectures bibliques : Habacuque 1, 2-3 ; 2, 2-4; Psaume 94; 2 Timothée 1, 6-8.13-14;  Luc 17, 5-10

« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : «Déracine-toi et va te planter dans la mer»/Photo:evangile-et-peinture
2 octobre 2016 | 10:15
Temps de lecture: env. 3 min.
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