Polyptyque d'Arcabas sur l'enfance de Jésus | © Grégory Roth
Homélie

Homélie de la messe de Minuit TV, 25 décembre 2019 (Lc 2, 1-14 )

Mgr Brendan Kelly, évêque de Galway et KilmacduaghCathédrale Notre-Dame de l’Assomption et Saint-Nicolas, Galway (Irlande)

«Il parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre».

Dans cet évangile de Noël racontant la naissance pauvre de Jésus à Bethléem, saint Luc oppose délibérément l’histoire de Jésus au vaste panorama mondial de l’empire romain et à la puissance absolue de son souverain César Auguste.

Ce minuscule petit enfant, impuissant et apparemment sans importance, qui vient de naître dans une étable, dans un coin reculé du vaste empire de César, a une signification universelle.

C’est une histoire pour tous les peuples, pour ceux qui détiennent le pouvoir, autant que pour les plus démunis, et pour la façon dont nous vivons les uns avec les autres et prenons soin de la création, notre maison commune.

Une bonne nouvelle pour les pauvres

La joie de Noël naît de la prise de conscience, face à la scène de la crèche et à tout ce qu’elle représente, que les choses peuvent être différentes, qu’elles sont différentes dans la manière avec laquelle le Créateur voit les choses.

Noël est une bonne nouvelle pour les pauvres… et pour ceux qui connaissent leur pauvreté. «Bienheureux les pauvres», dira Jésus plus tard. Nous regardons le berceau et nous trouvons la vérité. La vérité de Dieu. Cette nuit nous venons pour célébrer cette vérité, pour reconnaître notre propre part et pour goûter sa joie.

Et pour être toujours plus des gens de lumière, afin que nos frères et sœurs qui «marchent dans les ténèbres» ou «vivent dans une terre d’ombre profonde» puissent venir à la lumière.

La seule façon pour nous de voir Noël, c’est de se tenir sur la tête, a dit un jour l’auteur britannique Chesterton! Oui, cette naissance de l’Enfant-Christ bouleverse le monde. Et tous les standards mondains. Année après année, en cette nuit sainte, l’Enfant-Christ nous invite à entrer dans sa lumière, à nous éclairer, à nous changer, à nous convertir – personnellement, communautairement et culturellement – en le regardant dans sa fragilité et sa petitesse: le Fils même de Dieu !

Les merveilleux paradoxes de Noël

Chaque petit bébé, sans défense, partage ce pouvoir de nous changer, et mérite nos soins et notre amour. C’est ce à quoi Noël nous engage. Nous rendons grâce à Dieu – et nous nous souvenons de la parole de Jésus pour nous, les adultes: «Si vous ne changez pas, et si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n’entrerez jamais dans le Royaume de Dieu».

Les merveilleux paradoxes de Noël ! Cela fait de nous tous de petits enfants. Et fait de nous les défenseurs des petits enfants. Et des personnes pauvres, faibles et dans le besoin, dépendantes ou souffrant de quelque manière que ce soit.

Il nous fait accueillir l’étranger, donner refuge et asile aux sans-abri et à ceux qui sont exclus. Il fait de nous des guerriers du Royaume de Dieu, de la paix et de la justice, des hommes et des femmes qui non seulement apportent, mais qui sont la Bonne Nouvelle dans notre monde. Aujourd’hui. Loué soit Dieu.

«Ô Saint Enfant de Bethléem,
Descends sur nous, nous te prions;
Chasse notre péché et entre,
Viens naître en nous aujourd’hui»
Amen.

LA NATIVITE DU SEIGNEUR, MESSE DE MINUIT
LECTURES BIBLIQUES : Isaïe 9, 1-6; Psaume 95, 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc;Tite 2, 11-14;Luc 2, 1-14

Polyptyque d'Arcabas sur l'enfance de Jésus | © Grégory Roth
25 décembre 2019 | 00:10
Temps de lecture: env. 2 min.
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