À l'ONU, le Saint-Siège prône le multilatéralisme face au Covid-19

«Il est urgent de procéder à une évaluation franche de la crise multilatérale», a déclaré Mgr Ivan Jurkovič, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU à Genève, le 22 février 2021, à propos des difficultés économiques causées par la pandémie de Covid-19.

Devant la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), le prélat slovène n’a pas hésité à comparer la période actuelle au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, appelant de ses vœux «un sentiment de solidarité internationale, une action et des sacrifices collectifs responsables, ainsi que des initiatives locales tournées vers l’avenir».

Lors de la réunion du Comité préparatoire de la 15e session de la CNUCED, à laquelle il participait avec une délégation du Saint-Siège, Mgr Jurkovič est intervenu à propos de la réponse à apporter aux difficultés économiques causées par la pandémie de Covid-19. Initialement prévue en octobre 2020, la session officielle se tiendra du 25 au 30 avril 2021 aux Caraïbes sur le thème »De l’inégalité et de la vulnérabilité à la prospérité pour tous».

«Il est urgent de procéder à une évaluation franche de la crise multilatérale afin de renouveler les principes du multilatéralisme à la lumière des nombreux défis auxquels nous sommes confrontés», a déclaré Mgr Ivan Jurkovič. L’ancien nonce en Ouzbékistan s’est dit heureux que la crise devienne «une opportunité de discernement dans la manière de façonner une nouvelle vision intégrale de l’avenir».

Un monde interdépendant et interconnecté

Parmi les leçons tirées de la crise, Mgr Jurkovič a relevé celle de la nécessité du multilatéralisme dans un monde de plus en plus «interdépendant». L’un des facteurs importants qui a entravé le développement durable, selon lui, est «la tendance à oublier que la vulnérabilité de certains deviendra finalement la vulnérabilité de tous». C’est pourquoi le natif de Kočevje (Slovénie) s’est réjoui que la mission de la CNUCED soit de «faire en sorte que le système économique mondial fonctionne pour chaque pays et pour chaque personne».

Par ailleurs, le prélat slovène a rappelé une conviction fréquemment formulée par le pape François, à savoir que «les programmes en matière d’environnement, de développement et de sécurité sont interconnectés». «Résoudre l’un sans s’occuper des autres n’est plus une perspective souhaitable», a-t-il poursuivi, avant d’encourager les participants à la session à intégrer, dans les politiques à venir, le souci d’un  «développement équitable, intégral et respectueux du climat». (cath.ch/imedia/at/gr)