Abus en Eglise: la Commission pontificale pour la protection des mineurs salue la lettre du pape

La Commission pontificale pour la protection des mineurs (CPPM) s’estime «encouragée» par la lettre du pape François sur les abus sexuels, a-t-elle déclaré dans un communiqué le 21 août 2018.

La commission remercie le pape François pour «les mots forts» avec lesquels il reconnaît la souffrance endurée par ceux qui ont subi des abus sexuels, de pouvoir et de conscience, commis par certains membres de l’Eglise. Le 20 août, le pape François a écrit une lettre à l’ensemble du «peuple de Dieu» demandant pardon pour les abus et invitant les fidèles à «l’exercice pénitentiel du jeûne et de la prière».

La CPPM se sent également soutenue par le pontife lorsqu’il appelle les dirigeants de l’Eglise à «mettre en œuvre la tolérance zéro et à faire en sorte que tous ceux qui commettent ou dissimulent ces crimes rendent des comptes». Ce sont les «conditions préalables» à la protection des personnes vulnérables contre les abus, actuels et futurs, peut-on lire dans le communiqué.

En faisant le lien entre abus sexuels, de pouvoir et de conscience, affirme le professeur Myriam Wijlens, membre de la commission, le pape «exprime clairement une connexion que beaucoup ne veulent pas admettre». Seul un véritable «changement culturel», où la sécurité des enfants serait une priorité, représente une mesure efficace, estime encore la canoniste.

La question des cas individuels

Par ailleurs, le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston (Etats-Unis) et président de la CPPM, est revenu dans un communiqué du 20 août sur le cas du cardinal Theodore McCarrick. Cet archevêque émérite de Washington a démissionné fin juillet du Collège cardinalice, après la révélation d’abus sexuels qu’il aurait lui-même commis.

En 2015, explique le cardinal O’Malley dans son communiqué, une lettre dénonçant le cardinal McCarrick est parvenu à son bureau. Toutefois, son secrétaire ne la lui a pas transmise car les «cas individuels (…) ne relèvent pas du mandat» de la CPPM mais des autorités ecclésiastiques locales. «Il est maintenant clair pour le Père Kickham [secrétaire du cardinal, ndlr] et pour moi que j’aurais dû voir cette lettre précisément car elle contenait des affirmations sur la conduite d’un archevêque», reconnaît le pasteur diocésain de Boston. (cath.ch/imedia/ah/xln/bh)

Cardinal Seán Patrick O'Malley,archevêque de Boston et président de la Commission Pontificale pour la Protection des Mineurs | © archevêché de Boston
21 août 2018 | 16:59
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 1 min.
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