Laure-Christine Grandjean est coordinatrice des questions sur les abus sexuels dans le diocèse de LGF (photo:AMC)
Suisse

Abus sexuels: LGF se donne les moyens de la «tolérance zéro»

Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), a fait de la lutte contre les abus sexuels une de ses priorités. Laure-Christine Grandjean, chargée de communication de LGF et coordinatrice des questions concernant les abus dans le contexte ecclésial, détaille la stratégie de «tolérance zéro» dans laquelle s’est engagée le diocèse.

Dès le début de son pontificat, le pape François a mis en exergue ce principe de «tolérance zéro». Il l’a rappelé encore une fois le 21 septembre dernier. Dans le diocèse de LGF, il s’agit d’un nouveau mot d’ordre. Dans les faits, il se traduit par la dénonciation ou le signalement systématique de tout abus à la justice ou à l’Etat, explique Laure-Christine Grandjean dans l’édition de novembre du Courrier pastoral de l’Eglise catholique romaine dans le canton de Genève (ECR). Pour la chargée de communication, toute victime se doit de signaler son cas. «Et si elle ne le veut pas, c’est à l’autorité diocésaine de porter les faits à la connaissance de la justice étatique». Elle relève que la non dénonciation d’un abuseur permet à ce dernier de poursuivre ses crimes et de faire d’autres victimes.

Elle estime qu’il existe actuellement une réelle prise de conscience dans l’Eglise, même si elle est très variable. Un responsable d’Eglise qui n’a jamais rencontré de victimes peut être moins sensible à la problématique.

Une charte et un schéma d’intervention

Coordinatrice des questions concernant les abus sexuels depuis un an, Laure-Christine Grandjean a tout d’abord réalisé un important travail d’archives. Il s’agissait notamment de connaître les cas signalés dans le passé, d’apprendre quel a été leur suivi, ce qu’attendaient les victimes et si elles avaient encore des doléances auxquelles l’Eglise n’avait pas répondu.

Outre le recensement, la chargée de communication a été occupée par la partie préventive du dispositif. Des cours de «prévention abus» ont été notamment rendus obligatoires pour toute personne ayant un mandat pastoral dans le diocèse. Cette formation permet notamment aux agents pastoraux de savoir que faire en cas de suspicion, de confidence et d’acquérir les bons réflexes. Pour ce faire, une charte et un schéma d’intervention ont été mis au point. En phase de finition, ce schéma permet notamment de s’orienter vers les associations et autres contacts de référence. Doublé d’une charte, il sera soumis à toute personne travaillant pour l’Eglise dans le diocèse.

Un travail de coordination est aussi engagé entre les instances qui travaillent avec les victimes. En mars 2017, la commission de LGF «Abus sexuels dans le milieu ecclésial» s’est réunie avec plusieurs autres groupes du pays actifs dans cette lutte. «Ce type d’échanges s’avère capital pour une meilleure prise en charge des victimes», souligne Laure-Christine Grandjean. (cath.ch/sba/ecr/rz)

Laure-Christine Grandjean est coordinatrice des questions sur les abus sexuels dans le diocèse de LGF (photo:AMC)
1 novembre 2017 | 17:04
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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