Le pape François préfère le dialogue à la confrontation pour améliorer la situation de l'Eglise catholique  en Chine | © John Ragai/Flickr/CC BY 2.0)
Vatican

Accord Saint-Siège-Chine: Pour assurer une «vie normale» aux catholiques

Avec l’accord entre le Saint-Siège et la Chine, les fidèles peuvent être à la fois de «bons catholiques» et de «bon citoyens», a estimé le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège.

Dans un entretien accordé à l’Avvenire, le quotidien des évêques italiens, publié le 1er juillet 2019, le cardinal Pietro Parolin a souligné que le pape François, à travers l’accord avec la Chine, a d’abord cherché à assurer une «vie normale» aux catholiques chinois et à l’Eglise dans le pays. Il n’y a donc aucun désir de succès politique ou diplomatique, a-t-il insisté, mais plutôt une volonté de permettre aux fidèles chinois d’être à la fois de «bons catholiques» et de «bons citoyens» respectant les lois.

Comme Secrétaire d’Etat, ces dernières années n’ont pas été calmes, a confié le cardinal. En cause, la «poussée réformiste» insufflée par le pape François, mais aussi l’accord entre le Saint-Siège et la Chine. Un contexte qui a créé des tensions, reconnaît-il tout en se disant impressionné par l’attitude de sérénité du pontife.

Tous les évêques chinois en communion avec le pape

Outre le fait que les évêques chinois sont désormais tous en communion avec le pape, s’est-il réjoui, cet accord se concrétise alors que de nouveaux candidats sont à l’étude dans les diocèses vacants. Demeurent cependant encore de nombreux défis dont l’enregistrement du clergé non officiel auprès des autorités locales, suite à la publication de directives pastorales.

Le cardinal Parolin s’est également exprimé sur le thème de la migration. Si l’Eglise prône l’Evangile, les laïcs disposent d’une autonomie concernant les choix relevant de la politique. Et ce, tout en respectant la personne humaine, a-t-il pointé. Sur ces questions, il a donc invité à se montrer constructif, déplorant que le ton ne monte trop facilement.

Compétences en multilatéralisme exigées

Parce que les problèmes mondiaux se résolvent de manière globale, il a rappelé que l’Eglise croyait fermement à la diplomatie multilatérale pour régler ce type de conflits. A ce titre, la réforme de la curie romaine prévoit d’ailleurs la création d’un sous-secrétaire ayant des compétences en multilatéralisme, à la Section pour les relations avec les Etats, au sein de la Secrétairerie d’Etat.

Vladimir Poutine au Vatican

A la veille de la rencontre du pape avec le président russe Vladimir Poutine, le 4 juillet 2019, le diplomate a enfin évoqué quelques sujets qui devraient être abordés entre les deux hommes: la protection des chrétiens d’Orient, la crise des valeurs chrétiennes dans les sociétés occidentales, mais aussi la situation en Syrie et le conflit ukrainien.

Le cardinal italien a par ailleurs souligné la propension du pape François à toujours garder à l’esprit le visage des personnes dans l’exercice diplomatique. Autre trait diplomatique distinctif, il est également proactif et essaie de prévenir les crises. Enfin, il s’est affranchi d’une vision eurocentrique pour mettre les périphéries au centre: ce sont elles qui aident à comprendre le monde d’aujourd’hui, a-t-il considéré. (cath.ch/imedia/cg/be)

Le pape François préfère le dialogue à la confrontation pour améliorer la situation de l'Eglise catholique en Chine | © John Ragai/Flickr/CC BY 2.0)
3 juillet 2019 | 09:37
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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