Affaire Bianchi: vers une scission de Bose?

Le refus d’Enzo Bianchi, fondateur de Bose, de quitter le monastère du Piémont n’en finit pas de faire des vagues, en Italie. Des craintes se font jour d’une éventuelle scission de la communauté œcuménique.

Après presque un an, les problèmes internes du monastère de Bose, une communauté chrétienne parmi les plus célèbres d’Italie, ne sont toujours pas résolus. Les différends de gouvernance apparus suite au départ d’Enzo Bianchi de son poste de prieur, en 2017, semblent au contraire s’envenimer.

Le moine italien a reçu en mai 2020 l’injonction par le Vatican de quitter le monastère du Piémont. Depuis, seuls trois moines parmi les plus proches collaborateurs d’Enzo Bianchi sont partis, note le média italien ilpost.it. Le fondateur de Bose a récemment expliqué son refus de déménager par des problèmes de santé et une impossibilité de trouver un domicile convenable ailleurs.

Le front «pro Bianchi» pas si restreint?

Le conflit est apparu jusqu’à maintenant comme opposant uniquement Enzo Bianchi et un petit «cercle» de fidèles à la direction du monastère de Bose, notamment au nouveau prieur Luciano Manicardi. Or, d’après ilpost.il, les tensions ne se limiteraient pas qu’à Bianchi et à son entourage.

Dans un récent article du quotidien La Repubblica, le journaliste Francesco Antonioli assure qu’il y a au moins une douzaine de frères et de sœurs intéressés à partir avec le fondateur. Une tension au sein de la communauté étayée par une récente décision de Luciano Manicardi de renforcer les règles relatives au débat interne. Le document stipulerait notamment: «Quiconque, lors d’une réunion communautaire, s’exprime par des cris et des hurlements, des insultes et des invectives, ne laisse pas de place aux autres en demandant continuellement la parole, […] sera suspendu par le prieur pour une durée appropriée.» Parmi les solutions pour venir à bout de la crise, une scission de la communauté serait ainsi ouvertement discutée.

Ces derniers mois, Enzo Bianchi a exhorté des personnes proches de lui et de Bose à ne pas parler aux journalistes et à ne pas publier d’appels de soutien. Malgré cela, plusieurs déclarations et commentaires en ce sens ont récemment surgi. (cath.ch/ilpost/ag/rz)