Roberto Simona avec Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg | ©  Jacques Berset
Suisse

Aide à l’Eglise en Détresse en Suisse traverse des difficultés

La fondation de droit pontifical Aide à l’Eglise en Détresse (AED/ACN) en Suisse traverse des difficultés. Le directeur s’est séparé de Roberto Simona, son responsable régional pour la Suisse romande et la Suisse italophone le 21 février 2019.

Jan Probst, directeur de la section suisse d’AED, a justifié sa décision concernant Roberto Simona en affirmant brièvement que «nos idées se sont éloignées». Lucia Wicki-Rensch, responsable communication d’AED, succède à Roberto Simona de manière intérimaire jusqu’à ce que le poste soit repourvu, précise l’œuvre d’entraide.

Corinne Maffezzoli-Zaugg, responsable pour la communication de la Suisse italienne, a donné sa démission pour la fin février. Travaillant pour AED durant près de deux décennies, la Tessinoise a pris sa décision en solidarité avec le responsable de l’antenne romande et italophone d’AED. Un collaborateur extérieur a fait de même avec effet immédiat.

Le président démissionne

L’avocat Marco Reichmuth, de St-Gall, président de la section suisse d’AED/ACN depuis mars 2016, a donné sa démission pour raisons personnelles deux jours avant le licenciement de Roberto Simona. Le 25 février 2019, les membres du comité et le personnel ont appris officiellement qu’il était remplacé par un président «ad interim», Jean de Skowronski, jusque-là vice-président.

En Suisse romande et au Tessin, l’œuvre d’entraide qui vient en aide aux chrétiens persécutés et discriminés dans le monde était favorablement connue, tant dans le monde médiatique et les milieux académiques que dans les paroisses, grâce notamment au travail de Roberto Simona, à ce poste depuis février 2003.


Un spécialiste des minorités chrétiennes en pays d’islam

Le Tessinois Roberto Simona, né en 1967 à Locarno, est un spécialiste des minorités chrétiennes dans les pays musulmans et de l’ex-Union Soviétique. Il a passé plusieurs années sur le terrain pour des organisations humanitaires, notamment comme délégué du CICR, avant d’être nommé en 2003 responsable pour la Suisse romande et italienne de l’œuvre d’entraide catholique Aide à l’Eglise en Détresse.

Roberto Simona, devant les ruines de l’église de Notre-Dame de l’Heure, à Mossoul | Photo DR

Il participait depuis des années au groupe de travail international rédigeant le Rapport d’AED sur «La liberté religieuse dans le monde».

Commission pour le Dialogue avec les Musulmans de la CES

Outre son engagement au sein d’AED, qui l’a amené à de fréquentes missions dans des régions à risques, Roberto Simona fait partie de la Commission pour le Dialogue avec les Musulmans de la Conférence des évêques suisses (CES), qui conseille les évêques sur les questions liées à l’Islam et fournit des informations à usage pastoral.

Roberto Simona a reçu le titre de docteur le 4 février 2019, après la défense de sa thèse de doctorat en sciences politiques à l’Université de Lausanne (UNIL), intitulée «Une étude sociologique du processus de conversion en Suisse: du christianisme à l’islam et de l’islam au christianisme». Ce travail, qui a duré plusieurs années, se base sur des entretiens croisés avec des convertis, du christianisme à l’islam et de l’islam au christianisme. (cath.ch/red)

Roberto Simona avec Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg | © Jacques Berset
26 février 2019 | 15:17
par Rédaction
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!