Annonce le décès de deux évêques chinois: un reconnu et un clandestin

Le Bureau de presse du Saint-Siège a annoncé le 6 octobre 2017 la mort de deux prélats chinois, survenus au mois d’août dernier. L’un d’entre eux était un évêque de l’Eglise souterraine, tandis que l’autre était officiellement reconnu par le gouvernement chinois.

Le premier des deux prélats est Mgr Paul Xie Tingzhe, préfet apostolique du Xinjiang, mort le 14 août à l’âge de 86 ans. Nommé évêque par Jean Paul II en 1991, il ne sera jamais reconnu par Pékin qui continuera à le considérer comme un simple prêtre. En 2015, il confiait au journal italien La Stampa qu’il pouvait exercer son ministère dans la ville d’Urumqi, la capitale régionale, mais pas en dehors de celle-ci.

Le second prélat est Mgr Silvestre Li Jiantang, archevêque émérite de Taiyuan, décédé le 13 août à l’âge de 93 ans. Il avait été ordonné évêque de Taiyuan en 1994, avant d’en démissionner en 2013. Reconnu par le gouvernement chinois, il avait ordonné évêque en 2010 Mgr Paul Meng Ningyou, coadjuteur de son diocèse et formé au sein du séminaire national chinois.

Le «double-standard» de Pékin pour les enterrements

Malgré la situation différente des deux évêques, le Saint-Siège a choisi de faire part des deux décès dans un unique communiqué. Une décision qui intervient à rebours du «double-standard» du gouvernement chinois dénoncé par l’agence de presse catholique AsiaNews le 18 août. Alors que 120 prêtres et quatre évêques avaient concélébré pour les funérailles de l’évêque reconnu par Pékin, seul un prêtre avait assuré, en hâte, les funérailles de Mgr Xie Tingzhe.

Cette annonce du Saint-Siège a lieu au lendemain de la publication d’un entretien avec le Père Joseph Shih, jésuite chinois, par la revue Civiltà Cattolica – considérée comme très proche du pape François, surtout en matière de relations internationales. Le jésuite y affirme qu’entre le gouvernement chinois et le Saint-Siège, «l’unique relation possible est celle de la tolérance réciproque», où chaque partie n’exige et ne cède rien à l’autre.

Choisir entre les deux

Cette voie peut exister tant que «le Saint-Siège ne s’oppose pas au gouvernement» de Pékin. Dans ce cas en effet, les catholiques chinois «seraient contraints de choisir entre les deux». Par fidélité, ils se rallieraient à Rome, et l’Eglise serait alors «détestable» aux yeux de Pékin. (cath.ch/imedia/xln/gr)