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apic/Berne/évêque de Bale condamné

Berne: Un juge bernois condamne l’évêque de Bâle

400 francs d’amende pour avoir protégé des requérants d’asile

Berne, 13octobre(APIC) Un juge bernois a condamné à 300 francs d’amende

et à 100 francs de frais l’évêque de Bâle Mgr Hansjörg Vogel, pour «aide au

séjour illégal d’étrangers». Cette condamnation sera inscrite au casier judiciaire avec un sursis d’un an. En automne dernier, Mgr Vogel, alors curé

de la paroisse Ste-Marie de Berne, avait offert l’asile dans son église à

des requérants d’asile albanais du Kosovo en instance d’expulsion. Une centaine d’autres personnes appartenant à cinq paroisses -une catholique et

quatre protestantes- de la ville de Berne ont été condamnées en même temps

pour avoir participé à cette action. Un recours sera certainement interjeté

contre cette décision.

A l’évêché à Soleure, on se borne à expliquer qu’un recours sera probablement lancé contre cette condamnation. On remarque en outre que l’évêque

n’a pas été convoqué par le juge. Mgr Vogel lui-même, actuellement en vacances, est inatteignable. Du côté de la justice bernoise on se refuse à

donner davantage de précisions sur cette affaire. Les autres personnes condamnées sont les responsables et les membres des conseils pastoraux des diverses paroisses.

Il n’y a pas à rougir de cette condamnation

Le secrétaire de la Conférence des évêques suisses (CES), le Père Roland

B. Trauffer explique de son côté que la CES ne s’occupe pas actuellement de

cette affaire, car la procédure engagée contre l’évêque de Bâle concerne

une époque où Mgr Vogel n’était pas encore évêque, mais doyen de la ville

de Berne. Il lui parait cependant évident qu’un recours sera engagé contre

cette décision.

La Conférence des évêques est persuadée qu’il n’y a aucunement à rougir

de cette condamnation qui prouve que l’Eglise se trouve du côté de ceux qui

n’ont pas droit à la parole, de ceux qui ne sont pas écoutés, et qui, à

cause de leur situation, ne peuvent pas s’exprimer eux-mêmes ou qui ne sont

pas protégés, ajoute le Père Trauffer.

Les personnes qui ont accepté d’offrir l’asile dans les églises avaient

tout à fait conscience de ce que à quoi elles s’exposaient. Pour le Père

Trauffer, les principes de l’Etat de droit ont des limites. La conscience

personnelle de chaque individu prime parfois sur la loi. C’est ce qui s’est

passé dans ce cas et c’est pourquoi cette affaire ne peut être considérée

comme entachant l’honneur d’une personne.

Du côté de la Fédération des Eglise protestantes de la Suisse (FEPS) à

laquelle se rattachent la plupart des personnes condamnées, on déclare respecter totalement la décision prise personnellement par ces personnes.

Un autre jugement vendredi

Le Conseil de la paroisse réformée de Berne-Bümpliz, qui dépend d’une

autre circonscription judiciaire, devra comparaître vendredi devant un autre juge, apprend-on à Berne. Dans ce cas les personnes concernées pourrront défendre leur point de vue contrairement à ce qui s’est passé en ville

de Berne. (apic/gs/mp)

13 octobre 1994 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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