Appel des Eglises depuis Hiroshima pour l'interdiction de l'arme nucléaire

Hiroshima, 06.08.2015 (cath.ch-apic) 70 ans après le lancement de la bombe atomique sur Hiroshima, Heinrich Bedford-Strohm, président du Conseil de l’Eglise évangélique d’Allemagne (EKD), a réclamé le 6 août 2015 depuis la ville martyre japonaise l’interdiction de ces armes de destruction massive.

L’évêque de l’Eglise évangélique luthérienne de Bavière, qui participe au sein d’une délégation du Conseil œcuménique des Eglises (COE) aux commémorations à Hiroshima, relève que la plupart des gens ne sont pas conscients que des armes nucléaires sont encore stockées en Allemagne.

«Nous avons toujours 16’000 ogives nucléaires dans le monde. Nous avons besoin de toute urgence de prendre des initiatives à ce sujet», a déclaré l’évêque Bedford – Strohm sur les ondes de la radio Bayern 2. Le président du Conseil de l’EKD réclame que les armes atomiques soient enfin déclarées illégales, tout comme le sont déjà les armes chimiques et biologiques. «Cette arme est si terrible qu’il est incompréhensible qu’elle n’ait pas été bannie depuis longtemps», a-t-il lancé.

L’OTAN n’a pas renoncé à la «première frappe»

L’évêque luthérien relève que l’Allemagne a une fonction importante en tant que membre de l’OTAN. Il déplore qu’au plan stratégique, l’OTAN «n’a même pas renoncé à la première frappe nucléaire». Bedford-Strohm estime que l’abolition des armes nucléaires est «tout à fait réalisable».

La veille, Mary Ann Swenson, évêque de l’Eglise méthodiste unie des Etats-Unis et vice-présidente du Comité central du COE, avait également estimé qu’il était temps d’abandonner tout soutien au maintien de l’arme nucléaire.

Les Eglises ont «un témoignage à apporter»

«Il est temps de ne plus accepter que la destruction massive d’autres peuples puisse être une forme légitime de protection pour nous-mêmes», a-t-elle déclaré lors d’un service anglican-catholique du souvenir pour la paix qui s’est tenu le 5 août à la cathédrale catholique du mémorial de la paix d’Hiroshima. Mary Ann Swenson est à la tête d’une délégation de responsables d’Eglises actuellement en pèlerinage au Japon pour commémorer les bombardements atomiques des 6 et 9 août 1945. Dans son discours, l’évêque Swenson a souligné le fait que les Eglises ont «un témoignage à apporter».

«Les responsables d’Eglise qui participent à ce pèlerinage du COE proviennent de sept pays qui affirment être favorables à un monde sans armes nucléaires. Et pourtant, année après année, décennie après décennie, nos sept Etats se tiennent prêts à recourir à l’arme nucléaire. 70 ans après la destruction qui a frappé cet endroit, quarante Etats continuent de s’appuyer sur l’arme nucléaire», a-t-elle affirmé.

«Il est temps de juger les armements et la consommation énergétique à l’aune de leurs conséquences sur les individus et sur la création de Dieu. Il est temps de confesser que notre désir de confort matériel et de commodité nous tient à l’écart des préoccupations quant à la source et à la quantité de l’énergie que nous consommons», a ajouté l’évêque Swenson.

Les responsables d’Eglise présents au pèlerinage au Japon représentent des Eglises membres du COE d’Allemagne, de République de Corée, des Etats-Unis, du Japon, de Norvège, du Pakistan et des Pays-Bas. Ils ont prévu de rencontrer des survivants de la bombe atomique, des membres des Eglises, des responsables religieux et des représentants gouvernementaux, dans l’optique de ramener chez eux, d’Hiroshima et de Nagasaki, des appels à l’action. (apic/coe/com/be)

 

La cathédrale Sainte-Marie d'Urakami, à Nagasaki, après l'attaque atomique | www.hiroshima-remembered
6 août 2015 | 11:56
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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