Arrestation de jeunes juifs auteurs d'actes de vandalisme antichrétiens à Jérusalem

Deux jeunes juifs de 15 et 16 ans, auteurs d’actes de vandalisme antichrétiens à Jérusalem, ont été arrêtés le 20 janvier 2016 par la police israélienne. Dans la même ville, la maison du professeur Yaakov Malkin, un philosophe juif athée, a été vandalisée dans la nuit de mercredi à jeudi 21 janvier 2016. Ces crimes haineux sont le fait d’extrémistes israéliens qui se recrutent souvent dans les milieux des colons.

Dimanche 17 janvier, des jeunes extrémistes ont peint des slogans antichrétiens sur les portes de l’Abbaye de la Dormition, à Jérusalem, alors que ce genre d’agressions haineuses visant les chrétiens et les églises en Israël se multiplient ces dernières années.

«Mort aux chrétiens hérétiques, les ennemis d’Israël»

Les deux jeunes arrêtés mercredi 21 janvier sont soupçonnées d’avoir sprayé des graffitis tels que «Les chrétiens en enfer», «Mort aux chrétiens hérétiques, les ennemis d’Israël», «Que le nom de Jésus et sa mémoire soient effacés» sur les portes et les murs du monastère bénédictin.

Ils ont perpétré ces actes haineux le jour même où le pape François rendait visite à la communauté juive à la Synagogue de Rome.

Trois semaines après les actes de vandalisme contre les Salésiens du couvent de Beit Gemal, une nouvelle agression a été commise contre l’Abbaye du Mont Sion, à Jérusalem, un lieu important pour le dialogue interreligieux entre le judaïsme et le christianisme.

Des jeunes juifs «endoctrinés dans l’intolérance»

Pour Mgr William Shomali, vicaire patriarcal pour Jérusalem et les Territoires palestiniens, le jeune âge des suspects témoigne de l’importance de pourvoir à une autre éducation pour ces jeunes «endoctrinés dans l’intolérance», relève le Patriarcat latin de Jérusalem.

L’Abbaye de la Dormition, sous la garde des pères bénédictins, est régulièrement touchée par des actes de vandalisme. En mai 2014 – peu après le départ du pape François de Terre sainte – et en février 2015, l’Abbaye avait été visée par des incendies. En 2013 et 2012, des graffitis anti-chrétiens avait, là aussi, été écrits sur les murs du bâtiment.

Abbaye de la Dormition, Beit Gémal, Deir Rafat, Tabgha, Latroun: ce sont autant de lieux de culte chrétiens touchés ces dernières années par des actes de vandalisme ou des profanations. Ces exactions portent généralement la marque du «prix à payer», appellation désignant des mouvements juifs ultra-nationalistes recrutant parmi les colons implantés dans les territoires occupés et la partie palestinienne de Jérusalem.

Ces juifs extrémistes s’en prennent également régulièrement aux mosquées dans les territoires palestiniens occupés, mais également à des personnalités juives qui ne partagent pas leurs vues.

«D’une haine totale je les hais, ils sont pour moi des ennemis»

Ainsi, des graffitis portant une étoile de David avec ce passage des Psaumes «Dieu, ne dois-je pas haïr ceux qui te haïssent, ne serais-je pas dégouté de ceux qui t’attaquent ? D’une haine totale je les hais, ils sont pour moi des ennemis» ont été tagués sur la clôture de la maison du professeur Yaakov Malkin, un juif prônant un judaïsme séculaire et humaniste. La police a fait savoir qu’un paquet contenant une lettre de menace et un couteau portant une référence biblique ont été retrouvés sur les lieux. (cath.ch-apic/lpj/haar/be)