Attaque contre l'église de la Multiplication, en Galilée, crainte des pèlerins chrétiens

Jérusalem, 18 juin 2015 (Apic) L’attaque haineuse d’extrémistes juifs contre l’église de la Multiplication des pains et des poissons, qui a endommagé le sanctuaire de Tabgha, au bord du lac de Tibériade (ou mer de Galilée), risque de freiner la venue en Israël de pèlerins chrétiens.

Dans la nuit du 17 au 18 juin 2015, des fanatiques ont tagué un graffiti en hébreu biblique appelant à éliminer les dieux païens en Israël.

Dans un communiqué, les évêques catholiques de Terre Sainte dénoncent «un acte violent perpétré par des individus intolérants et sans scrupules qui nuisent à l’image de la Terre Sainte en offensant les chrétiens de ce pays». Ils rappellent qu’Israël se définit comme un Etat «démocrate, tolérant et sécurisé».

Un moine et une bénévole allemande intoxiqués

Wadia Abu Nasser, conseiller de l’Eglise catholique en Israël a pour sa part estimé que de tels crimes antichrétiens, qui se multiplient, allaient dissuader de nombreux pèlerins chrétiens de se rendre en Terre Sainte, causant d’importants dommages économiques au pays. «Il y a eu des dizaines d’attaques de ce type contre des lieux saints en Israël. Il y a de la haine de l’autre et un manque de respect», a-t-il déclaré, selon la presse israélienne.

L’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte a fermement condamné les faits survenus dans la nuit du 17 au 18 juin 2015 au sanctuaire de Tabgha, en Galilée. «Ce matin du 18 juin, les chrétiens de Terre Sainte, évêques et fidèles, ont été profondément choqués en apprenant qu’un incendie avait été intentionnellement provoqué dans le sanctuaire de la Multiplication des Pains pendant la nuit, et qu’un moine et une bénévole allemande, intoxiqués par les fumées, avaient été transportés à l’hôpital», peut-on lire dans leur communiqué dénonçant ce nouvel «acte violent perpétré par des individus intolérants et sans scrupules».

Agressions constantes contre les chrétiens

Les évêques catholiques disent partager le désarroi des Pères bénédictins, gardiens du sanctuaire, et leur expriment leur solidarité. «C’est la troisième fois que la communauté bénédictine de Terre Sainte est touchée par des attaques criminelles similaires: l’année dernière déjà à Tabgha, le 27 avril 2014, de jeunes juifs extrémistes s’en étaient pris à des croix et à des religieux. Dans l’abbaye bénédictine de la Dormition, située sur le mont Sion à deux pas du Cénacle, un incendie avait été déclenché le 26 mai 2014, quelques minutes seulement après le départ du pape François. Les religieux bénédictins du Mont Sion sont aussi incessamment soumis à des actes de mépris et de violence».

«Un tel acte criminel nuit gravement à la coexistence des communautés religieuses du pays: juifs, chrétiens et musulmans, ensemble, doivent lutter contre de telles manifestations de violence et d’extrémisme. L’éducation des jeunes dans les écoles religieuses doit être faite en faveur de la tolérance et de la coexistence», insistent-ils.

Relâchés sans charges

Ces derniers mois d’autres attaques ont été perpétrées à l’encontre de mosquées ou de lieux chrétiens. Les évêques regrettent que ces faits soient classés sans suite. «Nous exigeons, vu la gravité des faits, que l’enquête soit rapide et que soient traduits en justice les auteurs de ce vandalisme».

La police israélienne, qui avait interpellé le 18 juin 16 jeunes colons d’une implantation juive de Cisjordanie soupçonnés de l’attentat, les a déjà relâchés sans charges, ce qui provoque un sentiment d’impunité chez les extrémistes. (apic/lpj/com/be)

Tabgha Cour intérieure du sanctuaire | David Shankbone/wikipedia/CC BY-SA 3.0
18 juin 2015 | 16:22
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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