A l’occasion des 200 ans de la reconstruction de l’église de Bulle, détruite dans l’incendie de la ville en 1805, le Musée gruérien présente une exposition (photo Maurice Page)
Suisse

«Au coeur de la cité», une paroisse Bulle – La Tour

A l’occasion des 200 ans de la reconstruction de l’église de Bulle, détruite dans l’incendie de la ville en 1805, le Musée gruérien présente pour la première fois une vue d’ensemble de la paroisse et de son patrimoine. L’exposition intitulée «au Coeur de la cité», inaugurée le 6 février 2016, présente non seulement des objets sacrés, elle évoque aussi les traditions populaires, la vie de la communauté et le contrôle social de l’Eglise.

L’incendie de 1805 qui ravage toute la ville de Bulle laisse l’église paroissiale en ruine. Il faudra dix ans aux Bullois pour la reconstruire. Même si elle a été depuis agrandie et transformée à plusieurs reprises, l’église de Saint Pierre-aux-liens a conservé son allure générale, dominant la cité gruérienne, face au château à l’autre bout de l’axe de la Grand Rue.

Pour le président de la paroisse Jean-Bernard Repond, cette exposition illustre la ligne du temps de la chrétienté dans la région du VIe siècle à l’époque actuelle. L’idée est de réunir toute la population autour de cette mémoire vive. L’église aujourd’hui encore reste d’abord un lieu de rassemblement.

Des objets qui nous parlent

«Derrière les signes de cet héritage, il y a la vie de la communauté, d’un peuple de croyants qui nous a transmis ce qui le faisait vivre», a renchéri le curé Bernard Miserez. «A l’heure où l’on s’interroge sur l’avenir de l’Eglise, on peut découvrir dans cette exposition des raisons de croire. Elle témoigne de la fidélité d’un peuple dans des heures bien plus difficiles qu’aujourd’hui.» Il convient de s’arrêter quelques secondes pour laisser ces objets nous parler. «C’est un murmure qui nous dit: n’aie pas peur, l’avenir c’est Dieu».

Fête-Dieu et messe en patois

Le travail de la co-commissaire de l’exposition Pauline Rouiller ne s’inscrit pas dans une démarche de foi, mais il donne à voir la paroisse «au cœur de la cité» au travers d’objets sacrés de documents d’archives, des photographies, ou d’illustrations sonores. Le contrôle exercé par le clergé sur les paroissiens transparaît dans le «livre des âmes» où le prêtre non seulement faisait le recensement de ses ouailles, mais notait leur pratique religieuse ou leur comportement. On découvre des pratiques bien vivantes comme la Fête-Dieu, ou les messes en patois dans les alpages et un peu oubliée comme les rogations.

L’exposition consacre aussi une section à la paroisse de la Tour-de-Trême fusionnée avec celle de Bulle en 2006 et à son église reconstruite en 1874-76 dans le style néo-gothique.

La paroisse nous a laissé une liberté totale pour l’accès aux bâtiments, aux objets et aux archives, elle n’est aucunement intervenue dans la conception de l’exposition, s’est félicité Isabelle Raboud Schüle, directrice du Musée Gruérien.

Denis Buchs, conservateur honoraire du Musée, travaille depuis plusieurs années à une histoire de la paroisse de Bulle qui sera publié en automne. (cath.ch-apic/mp)

L’exposition est ouverte du 6 février au 24 avril 2016 selon les horaires du Musée gruérien. Le bicentenaire de la reconstruction de l’église sera marqué par diverses autres manifestations au cours de l’année, notamment des concerts autour du fameux orgue d’Aloys Moser de 1816. La célébration officielle aura lieu le 28 août.  

A l’occasion des 200 ans de la reconstruction de l’église de Bulle, détruite dans l’incendie de la ville en 1805, le Musée gruérien présente une exposition (photo Maurice Page)
6 février 2016 | 12:20
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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