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Avortement en Belgique: des médecins croyants se manifestent

La normalisation résultant de la légalisation de l’avortement en Belgique est un drame, car l’avortement est ainsi devenu un soin. «On peut discuter des traitements, mais on doit les soins aux patients», déplore un médecin catholique, cité le 21 novembre 2019 par CathoBel, le site officiel de l’Eglise catholique en Belgique francophone.

Sortant de leur habituelle discrétion, des médecins catholiques belges ont lancé un appel à l’ensemble des parlementaires belges. Leur propos vise à une défense de l’éthique médicale, leur éthique. C’est le cas de Henri Marechal, médecin généraliste à Anderlecht depuis 30 ans et nouveau président de la Société Médicale Belge Saint-Luc.

Les craintes des évêques

Déjà le 12 novembre dernier, les évêques belges s’inquiétaient du fait que l’avortement soit à l’avenir considéré comme «une intervention médicale ordinaire», avec tout ce qui en découle. Dans une prise de position commune signée par le cardinal Joseph De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique, les évêques de Belgique déploraient qu’un an à peine après avoir sorti l’avortement du Code pénal, une nouvelle révision de la loi sur l’IVG était envisagée. «On veut élargir la possibilité de pratiquer un avortement jusqu’à la dix-huitième semaine de grossesse et réduire le délai de réflexion obligatoire de 6 jours à 48 heures…»

Dans leur courrier adressé aux parlementaires, les médecins catholiques belges disent leur crainte quant à la possible extension de la loi sur l’avortement. Le docteur Henri Marechal confirme à CathoBel redouter une atteinte, voire une restriction, à la liberté de conscience individuelle des médecins.

Restriction de la liberté de conscience des médecins

«C’est clair. Beaucoup de gens s’occupent des répercussions sur les femmes. Ici, j’ai voulu prendre un autre angle d’attaque. La liberté de conscience [des médecins, ndlr] est progressivement restreinte et risque de disparaître. Il y a d’ailleurs des pays européens, comme la Norvège et la Suède, qui ne la reconnaissent pas.

Ces dernières années se développe l’idée commune selon laquelle «les médecins sont là pour pourvoir aux droits des patientes» et comme l’avortement est un droit, il n’y a qu’un pas vers une obligation à pratiquer l’acte lui-même. Les médecins catholiques craignent d’y être contraints, par exemple en cas de garde ou lors du remplacement d’un médecin absent.

Convaincu que «l’avortement inflige une blessure», que c’est «un acte extrême», le docteur Henri Marechal reconnaît toutefois que la décision n’est jamais facile. «Il est impossible de revenir en arrière. C’est poignant de voir les interférences et les répercussions graves d’un avortement dans la vie». Aussi éprouve-t-il «de la compassion par rapport aux victimes» que sont pour lui ces femmes. Et de conclure avec l’histoire d’une jeune femme enceinte d’un père inconnu, qui a choisi de garder son bébé. «Vingt-cinq ans plus tard, cet enfant, devenu un homme et père à son tour, lui donne une famille. La seule qu’elle possède…» (cath.ch/cathobel/be)

© Georges Scherrer
21 novembre 2019 | 17:16
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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