International

Biélorussie: les chrétiens demandent des élections libres

Des milliers de chrétiens de diverses confessions de Biélorussie ont signé, fin novembre 2020, une lettre ouverte demandant la fin des violences dans le pays, l’établissement d’un Etat de droit, ainsi que l’organisation d’élections équitables. La révolte populaire gronde toujours contre le président Aleksandr Loukachenko, qui refuse de céder le pouvoir.

«Nous demandons à chacun de prier Dieu et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour rétablir la paix, l’harmonie et la justice dans notre maison commune – la Biélorussie», affirme la lettre ouverte signée par des milliers de Biélorusses de confession catholique, orthodoxe, protestante, mais également israélite. «Nous appelons tous les chrétiens à s’élever contre l’iniquité et la violence en Biélorussie, car le silence signifie la coopération avec les oppresseurs», poursuit le texte.

Pour les signataires, «la déformation délibérée des informations sur les résultats du vote lors de l’élection présidentielle du 9 août 2020» et autres types de désinformation exercée par le pouvoir «sont non seulement une violation des lois de la République du Bélarus, mais aussi un grave péché». Ils fustigent en outre l’utilisation d’armes par les forces de sécurité biélorusses, qui a entraîné la mort de civils, la torture et l’infliction de blessures corporelles graves.

Les chrétiens du Belarus appellent ainsi toute personne représentant les organes de l’État à faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à la violence contre les citoyens qui expriment pacifiquement leur opinion, rétablir l’État de droit, libérer les prisonniers politiques et traduire en justice les représentants de l’État qui ont violé les lois. La lettre demande l’organisation de nouvelles élections présidentielles dans les plus brefs délais, qui doivent «respecter les normes démocratiques internationales».

Vers une guerre civile?

Les catholiques de Biélorussie ont également pris l’initiative de publier leur propre lettre ouverte, signée par les principaux responsables de l’Eglise du pays.

Les démarches des chrétiens biélorusses surgissent dans un climat de tension renouvelé, dans le pays. Les manifestations demandant la démission du président Loukachenko ont repris, ainsi que les violences. Mi-novembre, Roman Bondarenko, un artiste peintre de 31 ans, militant de l’opposition, est décédé après avoir été attaqué dans la rue par des partisans du régime. Le 22 novembre, 70 personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation anti-Loukachenko, à Minsk, la capitale.

La veille, lors d’une messe célébrée à Vilnius, en Lituanie, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque catholique de Minsk, a averti que la crise en Biélorussie pourrait se terminer par une guerre civile. Le 31 août 2020, le prélat possédant la nationalité biélorusse avait été empêché de rentrer dans son pays, son passeport ayant été déclaré invalide. (cath.ch/com/ag/rz)

26 novembre 2020 | 16:01
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!