Biographie Marc Ouellet, le missionnaire polyglotte

Marc Ouellet
68 ans
Canada
Préfet de la Congrégation pour les évêques
Président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine

Rome, le 12 mars 2013 (Apic) A 68 ans, fort d’un curriculum vitae idéal, le cardinal canadien Marc Ouellet figure parmi les grands favoris du conclave qui s’ouvre ce 12 mars 2013. Le haut prélat possède à la fois une expérience missionnaire d’une dizaine d’années en Colombie, une expérience pastorale acquise à la tête de l’archevêché de Québec (2002-2010) et une double expérience de la curie romaine. Il a ainsi été secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens pendant un peu moins de deux ans. Il dirige aujourd’hui la puissante Congrégation pour les évêques.

Ce polyglotte à l’allure solide ne s’est pas fait que des amis au Québec, où il est jugé particulièrement intransigeant, mais il a fait preuve de grande détermination dans la lutte contre la pédophilie au sein du clergé et, surtout, la défense des valeurs «non négociables». Dans l’une des rares interviews récemment accordées, le cardinal Ouellet a confié que le prochain pape devrait «mettre de l’ordre» dans l’Eglise, continuant «la purification» entreprise par Benoît XVI. Il s’est également dit «conscient de la lourdeur de la tâche» du prochain souverain pontife.

De l’Abitibi à Rome

Marc Ouellet naît le 8 juin 1944 dans le petit village de La Motte dans le comté de l’Abitibi, à l’Ouest du Québec. Il est le troisième d’une fratrie de huit enfants. Après des études théologiques au Grand séminaire de Montréal, de 1964 à 1968, il obtient une licence de théologie à l’Université de Montréal. Il est ordonné prêtre la même année, le 25 mai 1968, pour le diocèse d’Amos, dans sa paroisse natale. En 1970, le père Ouellet enseigne la philosophie pendant un an au Grand séminaire de Bogota en Colombie, alors dirigé par les sulpiciens, dont il intègre la congrégation un an plus tard. C’est en Italie, à Rome, que Marc Ouellet poursuit ses études, obtenant une licence de philosophie en 1974, à l’Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin. Il est envoyé au Grand séminaire de Manizales (Colombie) dès 1974, mais est rappelé en 1976 au Grand séminaire de Montréal, pour en devenir par la suite le recteur, en 1990. Entre-temps, le Père Ouellet obtient un doctorat en théologie dogmatique en 1983, à l’Université pontificale grégorienne, et est membre de la direction et enseignant au Grand Séminaire de Cali (Colombie). Il devient recteur du Grand séminaire de Manizales en 1984, avant son retour au Grand séminaire de Montréal. Il aura passé au total près de 10 ans en Amérique latine.

Nommé secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens en mars 2001, Marc Ouellet est ordonné évêque le 19 mars par Jean Paul II (1978-2005). Archevêque métropolitain de Québec à partir de novembre 2002, il est créé cardinal en octobre 2003 par Jean Paul II. Benoît XVI le nomme rapporteur général du Synode des évêques sur la Parole de Dieu en 2008.

C’est Benoît XVI qui rappelle le cardinal Ouellet à Rome en l’installant, en juin 2010, à la tête de la Congrégation pour les évêques. Les deux hommes s’apprécient et ont une grande proximité théologique. Ils se voient chaque semaine pour les nominations d’évêques à travers le monde et les démissions éventuelles. En 2012, à plusieurs reprises, le cardinal Ouellet préside des cérémonies pénitentielles pour les actes de pédophilie au sein du clergé, à Rome et en Irlande.

Le cardinal Ouellet est actuellement membre de 10 commissions ou dicastères : le Conseil de la seconde section de la Secrétairerie d’Etat (Relations avec les Etats) ; des congrégations pour la doctrine de la foi, pour le culte divin et la discipline des sacrements, pour l’éducation catholique, pour le clergé, pour les Eglises orientales ; des conseils pontificaux de la culture, pour la promotion de la nouvelle évangélisation, pour les textes législatifs ; du Comité pontifical pour les congrès eucharistiques internationaux. La devise du cardinal Ouellet est «Qu’ils soient un» (Jn 17,21). (apic/imedia/st/ami/cw)

12 mars 2013 | 15:19
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!