Boncourt: Siège de la Fondation Guilé et Institut International d’Etudes sociales inaugurés

On formera les «décideurs» à l’éthique et à l’humanisme chrétiens

Boncourt, 18 septembre 2000 (APIC) Destinée aux «décideurs» engagés dans les domaines économique, social, culturel et politique, la Fondation Guilé, dont le but est de promouvoir l’éthique et l’humanisme chrétiens, a inauguré officiellement samedi soir son siège central et son Institut International d’Etudes Sociales. Don de la famille Burrus à Boncourt – six générations de cigarettiers, de 1814 à 1996 ont marqué cette localité jurassienne à la frontière française – le Domaine de Guilé, dans la «Regio Basiliensis», se trouve à la confluence des grands axes de communication entre la France, la Suisse et l’Allemagne.

Les clefs de l’imposante bâtisse, entièrement rénovée, au cour d’un parc 25 hectares dont on a fait disparaître les traces de la tempête «Lothar» de décembre dernier, ont été solennellement remises par Charles Burrus au Père Luis Garza, vicaire général de la Légion du Christ, président du Conseil de Fondation. Mgr Kurt Koch, évêque de Bâle, a ensuite béni les participants et les bâtiments du Domaine de Guilé.

Représentants du diocèse de Bâle, de la Conférence des évêques suisses et du clergé local, responsables politiques de la République et cantons du Jura, autorités locales, personnalités européennes du monde politique et de la finance, universitaires, participants au colloque international sur la «Vocation de l’Europe face au bien commun mondial» qui venait de s’achever dans ces mêmes locaux, la foule était nombreuse pour applaudir l’initiative de l’industriel Charles Burrus et de son épouse Nado.

Les idéaux de la famille Burrus rejoignent ceux des Légionnaires du Christ

Dans son discours, Charles Burrus a rappelé que cette maison de maître a été construite par ses parents en 1931 et que le nom de Guilé est l’abrégé de leurs deux noms réunis. C’est à Guilé, a rappelé l’industriel, qu’il a passé son enfance avec ses trois frères, et que ses parents lui ont inculqué les valeurs auxquelles la famille Burrus est particulièrement attachée: «l’humanisme, l’ouverture au monde et une définition du progrès s’inspirant d’un idéal profondément ancré dans la foi chrétienne».

C’est Charles Burrus qui a approché les Légionnaires du Christ à Rome, une congrégation de prêtres fondée en 1941 au Mexique, active dans 20 pays sur 4 continents, et qui compte actuellement quelque 450 prêtres et plus de 2’500 séminaristes. «Leur philosophie, l’idéal et l’action rejoignaient les nôtres sur les plans spirituel, éthique et social».

«Un temps de confusion et de perte de valeurs»

En recevant les clefs du Domaine de Guilé, le Père Garza a remercié Charles Burrus et son épouse – «devenus aujourd’hui l’âme de Guilé» – pour avoir permis cette fondation, dont l’objectif est de favoriser l’investigation, la réflexion, la formation et l’analyse de décideurs qui «deviendront pour notre société les constructeurs du futur». Le vicaire général de la Légion du Christ a estimé que dans ce «temps de confusion et de perte de valeurs», c’est aux décideurs et aux vecteurs d’opinion qu’il échoit le difficile devoir de construire la civilisation de la justice et de l’amour.

Abondant dans le même sens, Mgr Kurt Koch a encouragé le travail de l’Institut qui veut promouvoir les études sociales dans un esprit chrétien. «Cette mission est d’autant plus importante pour l’Europe actuelle qu’elle devient de plus en plus et toujours plus nettement un continent d’un individualisme non solidaire, – et par conséquent – un continent d’une consommation sans frontières», où l’individualisme prime sur la solidarité. Dans ce contexte dangereux, a souligné l’évêque de Bâle, il est de la responsabilité des chrétiens de toujours rappeler que l’homme est un être fondamentalement social. Avant de bénir le Domaine de Guilé et ses responsables, Mgr Koch a souhaité que ces valeurs inspirent toujours les travaux de l’Institut Européen d’Etudes Sociales. (apic/be)