Le Bouveret le 17 avril 2016. Réunion des END à l'Ecole des Missions. (Photo: Bernard Hallet)
Suisse

Les Equipes Notre-Dame romandes au Bouveret

Environ 150 personnes des Equipes Notre-Dame (END) romandes se sont retrouvées le 17 avril 2016, à l’Ecole des Missions, au Bouveret. Une conférence de l’abbé François-Xavier Ahmerdt, un repas et une réunion brassée ont rythmé une journée qui s’est achevée avec une messe présidée par le Père Jean-Luc Ferret, conseiller spirituel de l’équipe de la «super région» France-Luxembourg-Suisse.

Le hall, pourtant grand, contient tout juste les 150 équipiers et leur 72 enfants venus participer à cette première rencontre END intersecteurs de Suisse. Roland Luthier, responsable avec son épouse, du secteur Vaud-Genève Pays de Gex, a bien du mal à faire monter les participants à la grande salle du bâtiment de l’Ecole des Missions pour lancer la journée. Les conversations des adultes, tout à la joie de se (re)trouver, s’étirent au milieu d’enfants courant en tous sens.

«Roland a eu l’idée de cette journée lors d’une réunion de la super région, à Lyon en 2014», se souviennent Jean-Daniel et Valérie Berset, responsables du secteur Fribourg-Jura-Zurich. Avec leurs homologues du Valais Pierre et Béatrice Kurmann, ils ont mis une année à mettre cette journée sur pied. «Nous souhaitons créer des liens entre des secteurs qui étaient jusque-là cloisonnés», précise Jean-Daniel Berset.

La voie du bonheur

L’abbé Jean Glasson, conseiller spirituel (CS) du secteur Vaud-Genève Pays de Gex, conduit la louange avant de céder la place à l’abbé François-Xavier Amherdt. A l’aise, le théologien valaisan arpente la salle, micro sans fil en main, interpelle l’un ou l’autre et développe le thème du jour «Est-il possible d’être heureux aujourd’hui?». Une heure durant, il tient son auditoire en dissertant sur les Béatitudes et la manière dont le couple peut les appliquer au quotidien.

Le Bouveret le 17 avril 2016. Conférence de l'abbé François-Xavier Amherdt pour les END Le Bouveret le 17 avril 2016. Conférence de l’abbé François-Xavier Amherdt pour les END.

«Il n’y a pas de bons couples tip-top-en-ordre, Dieu vous prend là où vous êtes», lance-t-il en s’attardant sur la miséricorde et les miséricordieux, ces «guérisseurs de l’humanité». «Demander pardon change tout dans un couple! C’est le don par excellence: le ‘par-don’». Il redonne le premier mot du premier discours de Jésus, dans le premier évangile: «Heureux!». Il égraine les Béatitudes, traçant cette voie du bonheur que la Bible conjugue au présent dans les première et huitième Béatitude: «Le royaume est à eux». Très en verve, il alterne les «huit paroles de bonheur» avec des jeux de mots, des boutades sur le couple et les rapports homme-femme, déclenchant par moments l’hilarité générale.

Un modèle réduit de paroisse

«J’aime les END, c’est une bénédiction pour les prêtres», résume le professeur de théologie pastorale de l’Uni de Fribourg (que cath.ch a interpellé sur le lien entre l’exhortation apostolique «Amoris Laetitia» et les END). Assimilant la paroisse à une «famille de familles», l’enseignant voit dans les END un modèle réduit de paroisse. «C’est une sorte de ›poupée russe’ de ce que l’Eglise est en plus grand», précise-t-il. Les couples et les familles constituent pour lui, le tissu paroissial et ecclésial de l’Eglise.

Evoquant l’importance que le pape François met sur la nécessité de ressourcement spirituel, il estime que les END constituent une forme de ressourcement par excellence. «C’est un modèle qui a fait ses preuves», ajoute-t-il en saluant au passage l’intuition du Père Caffarel, le fondateur du mouvement. Il souligne enfin le rôle d’accompagnement par l’Eglise des familles sur leur chemin de croissance. «La pastorale accompagne le discernement du couple en le renvoyant à sa conscience, or, souligne François-Xavier Amherdt, les END donnent au couple, à travers les points concrets d’effort, les retraites, le devoir de s’asseoir, les moyens d’exercer ce discernement».

«J’aime les END, c’est une bénédiction pour les prêtres»

Les END France en manque

En se rendant au Bouveret, le Père Jean-Luc Ferret, prêtre du diocèse de La Rochelle et CS de l’équipe de la super région France-Suisse-Luxembourg, a fait d’une pierre trois coups. Tout en se réjouissant de rencontrer les Suisses, il a parlé du manque de prêtres en France, qui a des conséquences sur l’évolution du mouvement. L’le-de-France et l’Ouest sont les plus touchés. Et pourtant le mouvement continue de croître. «Avec l’équipe, nous sommes en train d’étudier plusieurs possibilités pour pallier le manque de prêtres», annonce le Père Ferret pour qui le conseiller spirituel est indispensable. «Il incarne la complémentarité de la vocation du mariage et de la vocation sacerdotale au sein des équipes».

Autre temps fort de cette journée, la réunion brassée a permis aux couples venus de Suisse romande et de Zurich, de «franchir» les barrières des secteurs. «Le fait de mélanger les couples de différentes équipes est une belle source d’enrichissement pour eux», relève Jean-Daniel Berset. Répartis en quatorze groupes, hommes et femmes de toutes générations ont pu partager sur leur vocation du mariage.

Le Bouveret le 17 avril 2016. Réunion des END à l'Ecole des Missions. (Photo: Bernard Hallet) Le Bouveret le 17 avril 2016. Réunion des END à l’Ecole des Missions. (Photo: Bernard Hallet)

Un mouvement en progression

Etienne et Maryline Cholin, responsables de la région Alpes Suisse, regroupant en plus des trois secteurs helvétiques, ceux de Savoie, Haute-Savoie et de l’Isère, avaient fait le déplacement. Le couple, qui a succédé aux Fribourgeois Anne-Elisabeth et Marco Cattanéo, a été officiellement présenté en septembre 2015, lors d’une journée de secteur à Fribourg. Ils ont annoncé la croissance du mouvement en Amérique hispanophone, en Europe, en Afrique… et en Valais, qui compte actuellement 44 équipes. Le mouvement des END compte 60’000 couples et 8’000 CS répartis dans 76 pays à travers le monde. (cath.ch-apic/bh)

Le Bouveret le 17 avril 2016. Réunion des END à l'Ecole des Missions.
18 avril 2016 | 12:59
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 4 min.
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