Brésil: La réforme des retraites sacrifie les plus pauvres, dénoncent les évêques

La réforme des retraites au Brésil sacrifie les plus pauvres, dénoncent les évêques. Le Conseil permanent de la Conférence Nationale des évêques du Brésil (CNBB), réuni du 26 au 28 mars 2019 à Brasilia, exprime ses préoccupations concernant le nouveau régime des retraites voulu par le président Jair Bolsonaro.

Dans un communiqué, les évêques réaffirment que le système de l’Assurance sociale, qui assure le financement des retraites, possède une valeur éthique. «Ce système existe pour protéger les personnes qui, pour diverses raisons, sont exposées à la vulnérabilité sociale (âge, maladies, accidents, maternité, etc..), particulièrement les plus pauvres. Aucune mesure destinée à combler un possible déficit des finances publiques ne peut faire abstraction des valeurs éthiques, sociales et solidaires».

Le prétexte de la «fin des privilèges»

Si les évêques admettent que le système actuel de financement des retraites a besoin d’être évalué, ils alertent néanmoins l’opinion en affirmant que «les mesures contenues dans le projet actuel sacrifieraient les plus démunis, pénaliseraient les femmes et les travailleurs ruraux et puniraient les personnes handicapées».

Les prélats ont également critiqué le discours officiel assurant que la réforme permettra de mettre un terme à des «privilèges». Ils ont donc demandé aux auteurs du projet de loi et au gouvernement de préciser «qui sont les bénéficiaires de ces privilèges et quelle est l’ampleur des sacrifices que vont devoir consentir ces privilégiés».

Demande d’un débat national

En tout état de cause, les membres de la CNBB sont formels: «la transition du régime actuel de retraite par répartition vers un système de capitalisation proposé par le projet de réforme ne peut en aucun cas être financé sur le dos des plus modestes».

En conclusion, les évêques brésiliens en appellent au Congrès national pour qu’il favorise la tenue d’un débat national sur une réforme des retraites qui va impacter l’ensemble des Brésiliens. Dans le cas d’une réponse positive, «nous invitons les communautés ecclésiales et les organisations de la société civile à participer activement à ce dialogue pour que soient défendus les droits constitutionnels qui garantissent la citoyenneté pour tous». (cath.ch/jcg/be)

Brésil Retraité devant un bureau de la Sécurité Sociale | © Jean-Claude Gerez
1 avril 2019 | 12:46
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 1 min.
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